Métha, biomasse : le Fonds Chaleur élargit son champ d'action

Le 24/04/2015 à 16:13  
Métha, biomasse : le Fonds Chaleur élargit son champ d'action
 Le Fonds Chaleur est distribué depuis 2009 par l’Ademe pour accompagner les filières de production de chaleur à partir d’énergies renouvelables (voir notre article). Pour atteindre l’objectif de 32% d’énergie renouvelable en 2030 inscrit dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte, le Ministère de l'Ecologie a annoncé le doublement de son budget pour atteindre 420 millions d’euros d’ici 2017...

 La production de chaleur représente la moitié de la consommation d’énergie en France et repose encore principalement sur des énergies fossiles. Le Fonds Chaleur soutient la production de chaleur à partir de biomasse, de géothermie, de solaire, de biogaz et d’énergies de récupération (déchets ménagers, eaux usées...). Il contribue au développement des réseaux de chaleur, à la construction de nouvelles installations de production et au passage aux sources renouvelables lors du renouvellement d’équipements existants.

 Géré par l’Ademe, le Fonds Chaleur a financé en 5 ans plus de 3.200 installations alimentées par des sources renouvelables et réseaux de chaleur pour un montant d’1,2 milliard d’euros d’aide et près de 4 milliards d’euros d’investissements au total. Ces projets représentent la production de plus d'1,5 million de tonnes équivalent pétrole (tep) par an d’énergie renouvelable ou de récupération. Avec le doublement du Fonds, l’objectif est de permettre la production près de 5,5 millions de tep supplémentaires de chaleur renouvelable à l’horizon 2020.

méthanisation Le Ministère de l’Ecologie et l’Agence ouvrent cette année le Fonds Chaleur à de nouveaux projets : 
 la chaleur fatale : des équipements de récupération de chaleur pourront être financés, en amont des réseaux de chaleur ;

 la méthanisation : les installations avec injection de biogaz dans le réseau de gaz seront aidées, alors que jusqu’à présent seul le réseau d’énergie pouvait l’être ;

 la production de froid : des opérations pilotes d’équipements à partir de sources renouvelables (groupes à absorption, réseaux de froid) sont soutenues dans le cadre de l’appel à projet "nouvelles technologies émergentes" ;
 la biomasse : 30 millions d’euros sont réservés dans le cadre du contrat de filière pour financer des investissements pour l’approvisionnement en bois, sa préparation et son stockage, ainsi que l’accompagnement des propriétaires forestiers et de l’ensemble de la filière ;
 les petits projets : au-dessus de 25 tep, les projets sont désormais éligibles lorsqu’ils sont l’objet d’un financement participatif des citoyens vivant à proximité.
 la simplification : les installations de taille moyenne voient leurs aides définies à travers des forfaits en fonction de l’énergie renouvelable produite, permettant ainsi une meilleure visibilité pour les porteurs de projets ;
 la gestion partenariale : des contrats de développement partenariaux des énergies renouvelables seront proposés permettant de soutenir des groupes de projets de petite taille, fédérés par exemple par une collectivité ou un gestionnaire de parc immobilier, en cohérence avec le PCT (Plan Climat Territorial), alliant performance et respect des impacts sur la qualité de l'air.
biomasse Par ailleurs, des appels à projets spécifiques aux filières biomasse et solaire seront lancés chaque année :

 l’appel à projets pour les installations biomasse de grande taille, le BCIAT (Biomasse Chaleur Industrie Agriculture Tertiaire), clos en janvier dernier (voir notre brève), sera relancé à l’automne pour une 8ème édition ;

 l’appel à projets "grandes installations solaires thermiques" pour les applications de production d’eau chaude sanitaire est actuellement ouvert jusqu'en juin prochain, en accompagnement du plan de relance de la filière du solaire thermique soutenu par l’Ademe et les professionnels du solaire en janvier 2015.