Métaux : un nouveau procédé, 100% français, pour recycler les piles

Le 26/03/2015 à 16:24  

Métaux : un nouveau procédé, 100% français, pour recycler les piles

recyclages des métaux contenus dans les piles Proposé par la société Eco'Ring, spécialisée dans la valorisation de déchets contenant des métaux nobles et rares, qui a mis au point un nouveau procédé qu'elle a appelé Bat'Ring, cette refonte de la façon de pratiquer le recyclage rompt avec les actuels processus de traitement, en permettant l’utilisation directe des piles alcalines et salines usagées en fonderie...

Il y a du nouveau dans le domaine du recyclage des piles alcalines et salines (voir Piles : la face discrète du recyclage des métaux), qui exige classiquement un traitement relativement lourd, constitué de plusieurs étapes exigeant une logistique complexe, onéreuse et énergivore, et qui ne permet pas de réemployer la totalité de leurs constituants métalliques. Il résulte de travaux de recherches, menés en partenariat avec des structures qui ne manquent pas d'expertise... Société d’ingénierie créée en 2013, installée à Feurs dans la Loire, présidée par Lyonel Picard, co-inventeur du procédé dont il question, Eco’Ring regroupe différents savoir-faire, notamment en fonderies et en valorisation de déchets et co-produits, qui représentent 25 ans d’expérience dans les domaines des déchets valorisables, et plus précisément dans les métiers de la fonderie des ferreux et connexes, ainsi que les process technologies du recyclage par voie pyro-métallurgique et hydro-métallurgique de déchets contenant des métaux et des minéraux.

On ne peut ignorer que les piles sont collectées depuis maintenant près de deux décennies, à l'échelle européenne, via des éco-organismes, puis valorisées par leurs prestataires, des usines de traitement spécialisées, mais, il reste que le taux de récupération est insuffisant, que de nombreux procédés ont été testés et qu'un seul d'entre eux est, à ce jour, exploité : la méthode utilisée est relativement simple (et éprouvée) ; les éléments triés sont broyés, leurs constituants sont séparés par voies chimiques ou magnétiques, puis subissent des traitements chimiques ou métallurgiques les transformant en métaux ou alliages partiellement réutilisables dans l’industrie, sous des formes diverses.
Pourquoi partiellement, seulement ? Parce qu’avec cette méthode, certains métaux ou matériaux ne sont qu’insuffisamment ou pas du tout valorisés. C’est notamment le cas de l’élément Manganèse en tant que métal.

Atteindre le taux de valorisation global de 50 % exigé par la Directive européenne 2006/66/CE, et, pourquoi pas, faire plus, impose la mise en œuvre de processus de traitement alternatifs plus performants... Sauf que savoir ce qu'il faudrait faire et pouvoir le faire, ne sont pas toujours compatibles, au vu des moyens techniques disponibles... ce qui n'empêche pas de chercher...
Et de finir par trouver... Obtenir un taux de valorisation global supérieur à 90 % sur sec, sur toute la filière de traitement, c’est en effet ce que propose Eco'Ring, via son procédé breveté (déposé fin 2013 avec une couverture internationale), Bat’Ring (actuellement en phase de déploiement en France, avec le soutien de ses partenaires industriels et institutionnels que sont Fiday gestion, le Ctif, l'Ademe et Corepile), une nouvelle technique de traitement qui s’annonce comme une innovation déterminante dans le recyclage de ces piles, puisqu’elle donne la possibilité d’utiliser les Piles telles quelles, après tri standard, comme matériau de charge en fonderie.

Concrètement, il s’agit de substituer la totalité des apports en manganèse (Mn) neuf en production de fonte par des ajouts de piles alcalines et salines directement dans les matières de charge en fonderies de fonte. Concomitamment, Bat’Ring apporte un recyclage direct des éléments Fe, Zn, Cu, Ni, Sn et C, contenus dans les piles et batteries portables, en les substituant aux matières premières neuves de charge habituellement utilisées et prélevées en milieu naturel.
Outre l’avantage de se dispenser du broyage, et donc de traitement en centres dédiés, le procédé est aisément adaptable sur les équipements métallurgiques actuels, sans investissements lourds, avec une efficacité énergétique maximale et, cerise sur le gâteau, sans impact environnemental mesurable, d’autant qu’il permet d’optimiser une logistique de proximité en minimisant le transport.