Métaux : opérations coup de poing suivies d’effet
Ailleurs en France, six personnes soupçonnées d’être impliquées dans le vol d’au moins 67 tonnes de métaux, notamment dans l’Orne, ont été mises en examen courant mai, à Argentan (Orne). Cinq suspects sont poursuivis pour vol et ont été écroués et une sixième personne, poursuivie pour recel, a été laissée libre, selon une source proche du dossier.
Leur responsabilité apparaît engagée pour 22 infractions «dont deux vols de métaux (67 tonnes) et onze vols de véhicules, pour un préjudice avoisinant le million d’euros», ont indiqué les gendarmes dans un communiqué.
Au total, «les enquêteurs estiment à une cinquantaine le nombre de faits qui pourraient être imputés à cette équipe, pour un poids total de 151 tonnes et un préjudice global évalué à 2 millions d’euros», ajoutent-ils.
Selon le communiqué des gendarmes, l’affaire a démarré en janvier avec le vol de plusieurs tonnes de métaux dans l’Orne suivi d’autres vols de métaux en février et mars dans «plusieurs départements».
Changement de région et cap sur Mulhouse. Là, une information judiciaire vient d’être ouverte pour vol de métaux par le parquet après l’interpellation le 2 juin dernier, d’un individu d’une quarantaine d’années, conduisant un camion volé transportant près de 20 tonnes (volées elles aussi) de cuivre. Si le chauffeur, un Serbo-Croate a été arrêté après sa tentative de fuite, puis placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Mulhouse, trois de ses complices présumés sont encore dans la nature (ils ont pris la fuite, à bord d’une voiture, quand les policiers qui surveillaient le camion sont intervenus).
Force est de constater que l’enquête confiée aux hommes de la brigade criminelle et au groupe voie publique de la sûreté départementale a été rondement menée : ce camion (plus deux autres) avait en effet été volé dans une société à Besançon, tandis que l’entreprise fabrique le cuivre établie à Devecey dans le Doubs, a été délestée durant le week-end de quelque 40 tonnes de métal rouge (à savoir qu’une seule tonne peut rapporter jusqu’à 5 000 €).
L’information judiciaire qui a donc été ouverte ce 4 juin (pour vol en réunion avec effraction) par un juge d’instruction mulhousien devrait permettre aux enquêteurs non seulement de confirmer la piste d’un réseau très organisé venu de l’Est, mais aussi de valider qu’il existe un lien avec des faits de même ordre, commis eux aussi dans le Doubs (à Chalezeule, une société a été visitée par trois fois, avec voiture bélier à l’appui pour défoncer le portail, puis emprunt d’un chariot élévateur afin de charger puis d’embarquer les métaux).
Diversification oblige, on nous signale que les éoliennes ont désormais le vent en poupe... Les voleurs de cuivre s’attaquent à ces moulins à vent souvent installés en rase campagne, sans surveillance particulière, dont le pillage peut rapporter gros : on signale des attaques d'éoliennes dans plusieurs départements, notamment l'Oise et l'Eure-et-Loir (particulièrement bien équipé avec 140 éoliennes installées). A environ 4 500 euros le pillage d'éolienne, il y a des candidats, même si le danger est là. Les voleurs agissent de nuit, à l'aide de simples lampes torches ; pour accéder au coeur du pylône, ils prennent des risques évidents, ce qu'a confirmé le lieutenant-colonel Bertrand Depierre, chargé de la Police judiciaire au groupement de gendarmerie d’Eure-et-Loir, indiquant qu’un certain nombre de câbles sont sous haute-tension! Or, il est nécessaire de couper l’alimentation électrique pour prélever les câbles... Forts de ces constats, la gendarmerie nationale met en place des dispositifs visant à traquer les malfaiteurs : utilisation de véhicules 4x4, voire d'hélicoptères, patrouilles utilisant des jumelles à vision nocturne... Là encore, la gendarmerie est intervenue, et parvenue à déjoué une tentative récente...