Métaux lourds, déchets toxiques et compagnie : l'Algérie est parée à recycler
Il est de notoriété publique que la pile ne devient nocive qu’une fois jetée n’importe où, n’importe comment… 300 millions de piles jetées dans la nature algérienne chaque anné. Il est plus que temps de faire quelque chose… Et c’est chose faite !
En dépit de la dangerosité potentielle du produit dès lors qu’il est jeté à la poubelle, aucune loi n’interdit de l’y mettre à ce jour. Et aucun texte n’interdit à quiconque de lancer une opération spécifique avec pour objectif de sensibiliser ou de recycler… Grâce au groupe Sonatrach, les localités de Mers El Hadjadj et Aïn El Turck ont été choisies pour organiser une opération pilote visant à récupérer des déchets recyclables.
Le département « environnement » de ce groupe pétrolier a mis à la disposition des jeunes des municipalités choisies, des mobylettes équipées de chariots afin de collecter les déchets en question.
La récupération et le recyclage constituent des créneaux d’activités relativement nouveaux en Algérie. Mais ils sont porteurs et il y a fort à parier qu’un certains nombre d’entreprises verront le jour dans un avenir proche et pratiqueront le même métier que Papirec, Enpc et l’Erc, spécialisées dans le tri et la sélection des matériaux recyclables.
Actuellement, les Algériens consomment environ 300 millions de piles et accumulateurs chaque année, soit environ 12 unités par habitant. On estime à 70% la fraction qui atterrit dans la nature, à la décharge où elles sont incinérées avec les ordures ménagères.
Les spécialistes de la question estiment la production d’ordures ménagères à plus de 123 millions de tonnes en Algérie, soit environ 400 kg de déchets par habitant et par an.
On sait que mercure, cadmium, plomb, zinc ou lithium... ne font pas bon ménage avec l’environnement. C’est la raison pour laquelle il faudra très prochainement prendre le taureau par les cornes, collecter les piles et accumulateurs, et les envoyer en centre de traitement qu’il s’agisse de piles rechargeables ou de batteries des appareils numériques tels que téléphone, caméra, batteries de voiture, thermomètres en mercure, appareils électriques.
Notre confrère El Watan lance un SOS et insiste sur le fait que « des collectes au porte à porte devront être menées par les communes afin de récupérer les déchets dangereux ». Mais pour l’heure, regrette le quotidien, « la loi n’oblige pas les communes à mettre à la disposition des habitants des moyens pour collecter les déchets nocifs à la santé » ce qui explique qu’aujourd’hui encore, « la collecte des piles n’est pas obligatoire ». Pour une grande cité comme Oran, 200 bacs et conteneurs à piles et autres déchets dangereux, seraient nécessaires pour collecter valablement ce qui devrait l’être.
Quoi qu'il en soit, la prise de conscience est effective ; la volonté politique de mieux protéger l’environnement semble elle aussi se préciser (voir notre précédent rédactionnel) et tout laisse à penser que les principaux atouts sont là pour que la partie soit engagée…