Procédure fleuve, contamination au plomb au nom du recyclage des batteries automobiles usagées, la bataille a duré et perduré... Riverains et associations crient victoire, se félicitant de la condamnation, par la Cour de Cassation, de l’usine Métal Blanc...
La Cour de Cassation, après une procédure fleuve, a condamné, mardi 21 septembre, l'usine Métal Blanc de Bourg-Fidèle (Ardennes) pour "pollution au plomb" et "mise en danger de la vie d'autrui" à une amende de 100 000 euros. Il va de soi que France Nature Environnement et ses associations, qui se sont constituées parties civiles en 2005 dans ce procès, se félicitent de cette décision.
Cette usine de retraitement de batteries automobiles usagées, située à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Charleville Mézières, a pollué pendant des années les environs de Bourg Fidèle et contaminé par le plomb, non seulement ses salariés, mais également les riverains, victimes de saturnisme et de cancers.
Il a fallu pour les victimes attendre cette décision exemplaire de la cour de cassation pour voir la responsabilité de la société reconnue. Il est incroyable que cette société, spécialisée dans le recyclage, et qui vante sur son site internet la qualité et le respect de l’environnement, n’ait pas mesuré plus tôt sa part de responsabilité dans les graves pollutions constatées.
Ainsi, les rapports de la Société ANTEA de septembre 1998 et mai 2000 qualifiaient les pollutions affectant les sols et les eaux, et liées directement aux activités de la société Métal Blanc, de « non tolérables pour l'homme, les animaux et l'écosystème ».
Pour Raymond Léost, Vice-Président de FNE, « nos associations espèrent que cette condamnation incitera les grandes entreprises de recyclage, qui se vantent de leur action pour la préservation de l’environnement, à respecter des législations préventives. Elles seules permettent d’éviter des pollutions dangereuses pour l’environnement et la santé des riverains. Il est inadmissible que des grands groupes industriels français persistent à violer ces législations et ne prennent pas toutes les mesures permettant d’assurer une protection totale de notre environnement et de notre santé. »
Le réseau associatif a d'ores et déjà fait savoir qu'il continuera à veiller sur l’ensemble du territoire au respect du principe de prévention et du principe pollueur payeur dont seule une application stricte permettra la responsabilisation de certains industriels, peu soucieux de l’environnement et de la santé publique.