Maroc : le recyclage serait-il source de business?

Le 02/08/2011 à 18:21  
Maroc : le recyclage serait-il source de business?
recyclage En France, de nombreuses entreprises spécialisées s'arrachent les déchets, tandis que l'industrie du recyclage est organisée. Il n'en va pas de même au Maroc, où les ramasseurs de déchets forment encore et toujours le début de la chaîne, ne conservant que la partie intéressante. Ce qui ne veut pas dire que la "profession" manque d’atouts...

 « En intégrant le tri dans la gestion déléguée des déchets, le ramassage pourrait générer beaucoup de profits. Outre, le fait qu’il facilite l’opération de collecte et de traitement, le tri permet à la société délégataire de revendre les matières recyclables ». Cette déclaration d’un responsable d’une entreprise de traitement de déchets renseigne sur la nécessité de la mise en place au Maroc d’un véritable système de ramassage des déchets.

Depuis une douzaine d'années, quelques expériences ont vu le jour, notamment à Rabat, sans trop de succès, il faut bien l'avouer : la sensibilisation des populations, leur faible implication et la volonté politique font encore défaut. Ce qui ne veut pas dire qu'il faille aabandonner la partie. De fait, le succès d'une nouvelle expérience lancée en décembre dernier à Benslimane permettra sans doute de tirer des conclusions positives quant à l’avenir de la collecte des déchets dans le royaume. Pour tout dire, force est de constater que pour l'heure, le tri des déchets industriels est plus convaincant que celle des ménages, d'autant qu'elle tend à se généraliser. Pour autant, chaque année, le paays produit plus de 6,7 millions de tonnes d'odures ménagères.
Au Maroc, les opportunités de développement du recyclage rsont phénoménales parce que non encore suffisamment exploitées. Le secteur comprend quatre filières : celle du plastique, du verre, du papier carton, ainsi que celle des métaux. Elles font vivre et de belle manière les sociétés de valorisation qui s'y adonnent. Dommage cependant que le premier maillon de la chaîne du recyclage, à savoir les « récupérateurs », revendeurs de ces déchets collectés aux intermédiaires et autres grossistes, restent les parents pauvres...
Selon notre confrère Jabiladi, "leur revenu journalier, malgré les risques sanitaires auxquels ils s’exposent, dépasse à peine les 60 dirhams. Alors que la tonne de carton rapporte en général 700 dirhams, le plastique et la ferraille étant commercialisés respectivement à 3 000 et 2 000 dirhams la tonne".

A Ouarzazate, on a bien compris l’intérêt d’exploiter les déchets ménagers, dont 40% sont recyclables. C'est la raison pour laquelle, un projet initié par une filiale de la société anglaise Allied Solwin Limited, permettra le traitement quotidien de 112 tonnes de déchets. Il sera mis en oeuvre à proximité immédiate de la décharge communale de Tarmigte, dont la superficie est d'environ 7 hectares ; là, une centrale biomasse-solaire générera une puissance nette de 4,73 GWh, l’équivalent de la consommation annuelle d’une agglomération de 7000 habitants.
"Le site de Ouarzazate pourra également produire 840 tonnes de charbon de bois, 2730 tonnes de granulés de polymères (matière première pour les matières plastiques). L’exploitation des déchets devrait aussi permettre de produire annuellement 1750 tonnes de poudre de verre, et 2275 tonnes de poudre métallique, des produits dérivés qui pourront être réutilisés comme matière première".

Les opportunités, tout comme les débouchés ne manquent pas. Et notre confrère de conclure en faisant référence à la France comme modèle à suivre ... "Même si elle est souvent considérée en retard en matière de recyclage, par rapport à l'Allemagne ou encore les pays scandinave, le recyclage y est devenu très professionnalisé (...). Le plastique, par exemple, y est devenu une matière très convoitée par les recycleurs. Depuis une vingtaine d'années, une industrie dédiée s'est mise en place : aujourd'hui, on peut tout aussi bien acheter des stylos fabriqués à partir de bouteilles en plastique, de la moquette, de la laine polaire...  Le Maroc s’inspirera-t-il de la France"?
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source : Jabiladi.com