Manitou : au régime sec, se serre la ceinture...

Le 28/01/2009 à 17:45  

Manitou : au régime sec, se serre la ceinture...

Manitou Le fabricant d'engins de manutention tout-terrain, basé à Ancenis (Loire-Atlantique) doit faire face à une baisse plus forte que prévue de son activité. Depuis le 5 décembre la production a été arrêtée un mois et plusieurs semaines de chômage partiel sont prévues jusqu'au mois de mars. L'action se négocie aux environs de 6,55 € et est en baisse de 62% sur les six derniers mois...

Implanté dans plus de 120 pays, Manitou compte 2 405 salariés, 23 filiales et 600 points de vente dans le monde. En 2007, le chiffre d'affaires s'est élevé à 1,26 milliard d'euros. En 2008, hors sa filiale américaine Gehl acquise dans l'année, le chiffre d'affaires consolidé devrait être en lègère baisse de 1%. Mais, ce qui est plus inquiétant c'est la brutalité de la récente chute d'activité et les perspectives pour les prochains mois : baisse de 40% en décembre, et un carnet de commandes en retrait de 75% sur les cinq derniers mois de 2008 par rapport à 2007. Du coup, en 2009 le groupe s'attend à « une forte contraction de ses ventes ».


Plusieurs difficultés sont à surmonter : la dégradation du marché de la construction et notamment aux Etats-Unis, le retrait de l'activité industrielle et les incertitudes au niveau international. Sans parler des difficultés de financement de ses clients, de trésorerie de ses distributeurs qui se matérialisent par de nombreux reports de commandes. De plus, la baisse de la livre augmente la compétitivité de son concurrent britannique JCB. Dans ces conditions, cela signifie non seulement une production en recul mais aussi des marges dégradées.

Un récent communiqué du groupe indique un renforcement dans les prochaines semaines des plans d'actions afin de réduire significativement les frais de fonctionnement et adapter ses capacités de production à la baisse du niveau d'activité :

Réduction des effectifs intérimaires (330 personnes),

Ajustement des effectifs permanents tant en Europe qu’aux Etats-Unis (117 personnes)

Mise en place de chômage partiel dans toutes les unités de production du Groupe

Forte réduction des frais généraux et mise sous contrainte du besoin en fonds de roulement.

Un projet de plan social a été présenté le 23 janvier en comité d'entreprise, mais les représentants du personnel ont refusé de signer un accord de méthode portant sur des départs anticipés pour les salariés à deux ans de la retraite et sur des départs volontaires. Cet accord n'a été finalisé qu'au sein d'une filiale employant une centaine de personnes

Au niveau de la direction, le directeur général Frédéric Martin a été remplacé début décembre par Christian Caleca, ex-dirigeant de Trelleborg Industries.