Macrodéchets : le Morbihan s'y plonge...
L’Observatoire départemental de l’environnement du Morbihan a publié au mois de décembre dernier les résultats de son enquête sur les macrodéchets du littoral et les pratiques de nettoyage des plages dans les 32 communes de son territoire. Ce premier état des lieux permet de revoir les méthodes de ramassage, et de mieux situer les conséquences sur le milieu naturel...
Ce sujet est encore peu documenté en Bretagne et l'étude de l'ODEM permet de servir de référence en vue des actions à mener.
Il est tout d'abord rappelé que certaines collectivités ont déjà mis en place une gestion plus rationnelledes macrodéchets. C'est le cas dans le département de la Manche, mais aussi dans le Nord Pas de Calais, ou certaines communes de Loire Atlantique dans le cadre des contrats Natura 2000.
C'est ainsi que l'on identifie trois types de zones d'intervention sur le littoral :
Les « zones d’intervention exceptionnelles» où le nettoyage ne doit provoquer aucune perturbation. La seule collecte possible est manuelle et pratiquée avec une fréquence faible à exceptionnelle. Il s’agit de zones écologiquement très riches ou au bilan sédimentaire fragile. On retrouvera sur ces sites des espèces végétales protégées ou remarquables
Les « zones d’intervention sélectives » sont des zones écologiquement moins riches d’un point de vue faunistique et floristique. On peut cependant y trouver des espèces rares ou protégées. Il s’agit de zones relativement éloignées des zones urbaines où le tourisme est peu développé. La collecte des déchets y est préférentiellement manuelle mais le nettoyage mécanique est possible en prenant en compte les cycles biologiques des espèces.
Enfin, les « zones d’intervention globales » sont définies comme d’intérêt écologique moindre et présentant un intérêt balnéaire important. Sur ces secteurs, une collecte mécanisée est possible.
Dans le Morbihan, 72% des communes interrogées par l'Odem utilisent un mode de nettoyage des plages mixte, c'est-à-dire combinant le ramassage mécanique et manuel, sachant que mécaniquement on ne peut pas différencier les macrodéchets des laisses de mer. Du coup, il y a un impact négatif sur l'écosystème des plages.
Le ramassage exclusivement manuel ou exclusivement mécanique n’est réalisé que par une faible part des communes. En fonction de la saison, les plages sont nettoyées de manière plus ou moins régulière. La nature et les quantités de macrodéchets collectées chaque année sur les plages morbihannaise sont très variables et difficilement évaluables. En effet, les quantités varient selon les évènements climatiques, les techniques, acteurs et fréquences de nettoyage. Par ailleurs les quantités collectées incluent souvent de grandes quantités de sable et de laisses de mer.
Le grand site dunaire Gâvres-Quiberon a cependant réalisé un bilan des macrodéchets collectés en 2007 et 2008 dans le cadre du projet Life-Nature . Les plastiques, le polystyrène et le bois sont les déchets majoritaires. Les cordages, palettes et filets représentent également une part importante de macrodéchets collectés.
Au niveau des actions à entreprendre, l'Odem conseille la mise en place d'une gestion raisonnée. Puis, sur les installations de poubelles, il considère que même s'il s'agit d'un moyen de collecte peu coûteux, il vaut mieux ne pas en installer pour inciter les usagers à rapporter leurs déchets. Finalement, pour les macrodéchets provenant de la mer, la solution de filets ou de barrages flottants est envisageé.
Pour en savoir plus : étude de l'Odem sur les macrodéchets