Lumineux ! On recycle les tubes au néon !
Au Nord, y’a pas que les corons ! Lumiveroptim, société établie à Seclin au sud de Lille, s’est spécialisée dans le recyclage des tubes néons, des D3E et la collecte des piles. Depuis 4 ans, elle a en effet installé une ligne de traitement absorbe chaque jour 1,3 t de tubes néons qui sont passés au crible. Au finish, le verre, l’aluminium, le fer et la poudre fluorescente sont prêts à vivre une seconde vie…
1999 : Frédéric Dutriez crée Lumiver et ce dans un contexte très particulier puisqu’il s’agit de rebondir sur l’évolution de la réglementation visant les tubes néons, les piles et les accumulateurs contenant du mercure.
A l’époque, il se lance dans la collecte des tubes qui étaient alors traités de l’autre côté de la frontière, en Belgique. « En 2002, nous créons un GIE qui regroupe Lumiver, une entreprise de collecte des cartouches d’encre et une entreprise de collecte des DEEE. En 2005, avant l’arrivée des éco-organismes, nous installons notre ligne de traitement des tubes, un site ICPE soumis à autorisation. L’année suivante, le GIE devient une société unique baptisée Lumiveroptim », explique le gérant de l’entreprise.
95 % des clients de l’entreprise appartiennent au secteur tertiaire et au monde industriel. « Nous prenons en charge la collecte que nous réalisons directement chez nos clients. Récylum nous alimente également en tubes néons. Nous essayons d’être le plus réactifs possible, en termes de rapidité de service et de souplesse. Nous répondons à des demandes à la carte et collectons en même temps les tubes néons, les piles, les D3E, les cartouches d’encres », argumente Frédéric Dutriez.
Il va de soi que l’arrivée des éco-organismes a quelque peu perturbé l’organisation du travail… « Lumiveroptim a dû s’adapter pour travailler différemment en vue de mieux recycler les matières et optimiser la production… Les éco-organismes nous ont aidés à nous développer, à être plus carrés dans notre manière de travailler. Nous avons par exemple ajouté un tapis pour alimenter plus efficacement notre ligne de traitement », ajoute le gérant.
Pour l’heure, la ligne traite environ 1,3 t de tubes par jour (soit 250 tonnes traitées chaque année), tandis que Lumiveroptim collecte 1 600 t de D3E en tous genres, chaque année : télévisions, unités centrales d’ordinateurs, photocopieurs sont démantelés. Après cela, les écrans de télévision, verres au plomb et verres au baryum, sont séparés par tri optique par une société établie aux Pays-Bas. Les coques en plastique des écrans d’ordinateurs sont constitués en lots de 300-400 kg et réutilisées dans l’industrie, tandis que les cartouches d’encre sont triées et expédiées auprès de spécialistes.
Pour revenir aux tubes néons, ils sont broyés ; le broyat passe sur une table vibrante permettant de séparer le verre des culots d’aluminium. Deux séparateurs à courant de Foucault et deux aimants isoleront aussi les culots d’aluminium, des parties ferreuses constituant le tube.
Le verre (soit 90% du tube) est revendu à Phillips à Chalon-sur-Saône qui le réutilise dans la fabrication de nouveaux tubes.
La ferraille est destinée à la filière dédiée.
Les culots d’aluminium sont envoyés à la fonderie d’aluminium Baudelet (établie dans la région, à Blaringhem).
Le reste (poudre fluorescente et mercure de la poudre, captée par des filtres à charbon actif) part en CET de classe 1.
Lumiveroptim appartient au réseau national REESO (recycling electric and electronic systems organisation) qui permet à la société d’obtenir plus facilement des marchés nationaux. Certifié ISO 14001 et bientôt OHSAS 18001 et ISO 9001, Lumiveroptim cherche à s’implanter durablement dans la région Nord. Pour suivre le développement de son activité, l’entreprise va d’ailleurs déménager l’an prochain en vue de son agrandissement. « Nous travaillons actuellement sur deux projets innovants qui verront le jour en 2010 en partenariat avec les institutionnels », conclut le gérant Frédéric Dutriez...