Loiret : une décharge au mépris du recyclage ?

Le 19/04/2011 à 13:07  

Loiret : une décharge au mépris du recyclage ?
Justice Soutenue par 2 communes avoisinantes, l'association Mauves Vivantes (membre de Nature Centre) se bat pour obtenir l'arrêt de l'exploitation d'une décharge à Bucy-Saint-Liphard (45), autorisée par le préfet du Loiret et réalisée par une filiale du Groupe Veolia. La Cour administrative d'appel de Nantes, qui a examiné cette affaire la semaine dernière, devrait rendre sa décision sous peu...

 C'est la première fois qu'un préfet autorise une telle décharge avec un casier unique de 1 200 000 m3 de déchets, divisé en 16 alvéoles. Avec un casier unique, les risques d'incendie et de pollution des eaux, inhérents à ce type d'installation classée, sont bien plus élevés que lorsque l’installation comprend plusieurs casiers. Il est également impossible en pratique d’envisager un compartimentage par catégorie de déchets et modalité d’élimination-traitement, comme le prévoit le principe de réversibilité. "Cependant, cela permet à l’exploitant de gagner de la place et donc de l'argent, au détriment des règles de prudence", dénonce France Nature Environnement (FNE). Cette installation est d’autant plus dangereuse pour l’environnement qu’elle est juste au dessus de la nappe de Beauce, au dessus de zones karstiques (calcaires très érodés à forte porosité), au milieu d'une forêt protégée et en aval des sources des Mauves (voir ici).

 Le préfet du Loiret a autorisé le projet, estimant qu’une décharge supplémentaire serait nécessaire au département. Pourtant, les dernières études du Plan d'élimination des déchets du Loiret démontrent le contraire : le département dispose en effet d’infrastructures de traitement pour 94% de ses déchets alors que la loi Grenelle exige que les capacités de ces installations ne dépassent pas 60% des déchets produits pour inciter à valoriser et trier les 40% restants. Selon Guy Janvrot, président de Nature Centre, "la commune sert de cobaye pour une technique de décharge expérimentale contraire aux recommandations environnementales de base et de simple bon sens parfois. Une fois de plus, on cherche à cacher nos déchets plutôt que d'agir en amont sur la réduction à la source et l'amélioration du recyclage".

 "Non seulement, cette décharge ne remplit pas les conditions pour limiter ses impacts sur l’environnement, mais elle n’est même pas nécessaire ! Nous souhaitons que le Juge tranche en faveur du respect des engagements pris lors du Grenelle, en faveur du bon sens et de l’intérêt du plus grand nombre plutôt qu’en celui d’intérêts partisans, motivés par le profit à court terme et au détriment de tous", conclut Bruno Genty, Président de FNE.