Loire : Sita sécurise le traitement des déchets et lixiviats
L’ISDND (Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux) de Sita Borde-Matin (42) est ouverte depuis 1972 et constitue le site de traitement le plus important de la région Rhône-Alpes. Autorisée à traiter 500 000 tonnes de déchets par an, elle figure parmi les sites français les plus performants en terme de valorisation du biogaz. Les déchets qui y sont pris en charge se partagent entre des déchets issus des ménages, des activités urbaines, commerciales et industrielles, du nettoyage et de l’assainissement et les déchets d’amiante lié (ou amiante-ciment). Nous vous proposons un petit tour des lieux et de découvrir les équipements récents de l’installation, ainsi que les améliorations réalisées en terme de process...
Certifiée ISO 14001 (environnement) et OHSAS 18001 (sécurité), l'ISDND Sita Borde-Matin s’inscrit dans le plus strict respect de la législation en vigueur et met en place des mesures pour garantir une protection maximale et durable de l’environnement : une exploitation du site par un casier divisé en phases de traitement distinctes (chaque phase est composée d’alvéoles de petite taille de manière à réduire au maximum l’exposition des déchets à la pluie) ; une zone de stockage isolée vis-à-vis de l’environnement extérieur (mise en place de barrières de sécurité actives et passives ) ; une gestion des eaux contrôlée, avec un traitement des lixiviats (eaux de pluie ayant percolé avec les déchets) et des eaux de ruissellement (voir ci-dessous). En complément, des alvéoles spécifiques ont été aménagées depuis 1997 sur le site, afin de recevoir les déchets d’amiante lié (plaques fibrociment ou dalles vinyle amiante par exemple).
Afin d’empêcher les interactions entre le déchet et l’environnement du site, les zones d’exploitation sont dotées de dispositifs d’étanchéité appelés barrières de sécurité passives et actives. La barrière de sécurité passive est composée d’argile (matériau reconnu pour son imperméabilité) présente naturellement dans le sol du site ou ajoutée en fond et sur les flancs. S’y ajoute la barrière de sécurité active, avec une géomembrane imperméable très résistante associée à un complexe de drainage permettant la récupération des lixiviats. Une fois la zone d’exploitation arrivée à son terme, un système de couverture d’étanchéité et de drainage est mis en place, puis recouvert de terre végétale.
Sur le site, toutes les eaux sont collectées et contrôlées. Les eaux de ruissellement sont canalisées et détournées afin d’éviter qu’elles n’entrent en contact avec le massif de déchets. Des fossés périphériques ont été aménagés pour la collecte séparative des eaux de ruissellement des bassins versants latéraux et des talus en déchets. D’autre part, l’aménagement en 2000 du barrage écrêteur de crues situé en amont du site permet de contrôler le débit du ruisseau principal, le Borde-Matin. Ce dernier a été canalisé sous le site dans une conduite résistante via le forage dirigé réalisé en 2003 dans la roche-mère.
Les eaux de ruissellement contrôlées non conformes et les eaux ayant été en contact avec les déchets (les lixiviats) sont collectées et acheminées à la station de traitement, mise en service en 1998 et exploitée par Lyonnaise des Eaux depuis 2010. Elle permet de maîtriser les pollutions du site et de limiter son impact sur l’environnement. Conçue pour traiter 500 m3/jour de lixiviats, soit une pollution équivalente à une ville de 30 000 habitants, elle assure un traitement en 8 étapes, composé de techniques classiques de traitement des eaux usées et de techniques de haute technologie (décarbonation, ozonation et filtration sur charbon actif) et permet de rejeter les eaux traitées, directement en milieu naturel via le Borde-Matin. "L’exploitant fait régulièrement analyser l’ensemble de ces eaux par un laboratoire extérieur agréé et certifié", précise Sita Région Centre Est.
La valorisation énergétique mise en place sur le site de Borde-Matin consiste à utiliser le biogaz (mélange de méthane et de CO2) issu de la dégradation de la part fermentescible des déchets. Ce biogaz est collecté par un réseau composé de 290 puits, de drains et de collecteurs. Le biogaz collecté est acheminé vers l’unité Biovale co-gérée par Cofely et Sita. Il y est utilisé comme carburant pour alimenter 8 moteurs produisant environ 50 millions de kWh d’électricité par an, soit l’équivalent des besoins en électricité d’environ 9 500 foyers (chauffage compris). Depuis la mise en oeuvre du procédé, courant 1999, Sita Région Centre Est poursuit le développement de cette technologie et optimise continuellement la production et la valorisation du biogaz. Elle permet d’éviter le rejet annuel dans l’atmosphère de plus de 3 400 tonnes de CO2.