L'industrie cimentière et le recyclage... Tout un programme...
Pour favoriser la réduction des émissions de CO2 de l'industrie cimentière, il n'y a pas 36 manières de faire : recycler et utiliser les combustibles alternatifs constituent les deux maillons forts d'une politique d'ores et déjà engagée (-39% depuis 1990), qui doit néanmoins être optimisée. A la suite de la COP21, les adhérents du Syndicat Français de l’Industrie Cimentière (SFIC) réaffirment leur volonté de poursuivre dans cette voie, afin de bétonner leurs résultats...
Le SFIC est l’organisation professionnelle regroupant la quasi-totalité des fabricants de liants hydrauliques: ciments, chaux hydrauliques et liants routiers. Présentes en France au travers de 40 sites industriels, les entreprises regroupées au sein du SFIC emploient 5000 personnes et génèrent un chiffre d’affaires annuel de 2,5 milliards d’euros (2014). Le syndicat a regroupé les informations liées à ces politiques mises en œuvre afin de réduire les émissions carbone du secteur et la synthèse des travaux réalisés, intitulée "L’industrie cimentière française et la réduction des émissions de CO2", regroupe les meilleures pratiques des cimentiers en faveur de l’efficacité carbone et les développements de produits innovants.
L’industrie cimentière confirme « sa pratique de écologie industrielle et territoriale depuis plus de 35 ans », et indique que la réduction de son empreinte carbone est passée par deux axes majeurs :
L'utilisation croissante de combustibles alternatifs (ou CSR), via la valorisation de déchets transformés en matières recyclées afin d'en exploiter le pouvoir énergétique (une énergie économique qui plus est). Ainsi en 2014, on peut lire que les cimenteries ont valorisé 950 000 tonnes de déchets énergétiques (pneus ou autres CSR), ce qui a permis d’économiser l’importation de plus de 500 000 tonnes (équivalent pétrole) de combustibles fossiles. Alors que l’industrie cimentière parvenait déjà à un taux de substitution de 35,8% en 2014, la filière s’est engagée à atteindre un taux de 50 % d’ici à 2020, ce qui offre un débouché supplémentaire aux producteurs de ces énergies alternatives (il reste à espérer que cela ne sera pas à mettre en opposition avec les derniers décrets concernant la filière pneumatique, éco-organisée via Aliapur, lesquels indiquent qu'il faudra réduire la part "valorisation énergétique au banafice de la part "valorisation matière").
L’usage de la valorisation matière à différentes étapes du process cimentier. En 2014, l’industrie cimentière a ainsi recyclé 2,6 millions de tonnes de matières minérales, issues des déchets minéraux. Remplacer une partie du clinker par ces constituants a permis une double réduction des émissions de carbone par une baisse des émissions « irréductibles » liées à la décarbonatation du calcaire, ainsi que par la diminution de l’énergie nécessaire pour fabriquer le ciment. L’ensemble des recherches dans ce domaine ont été à l’origine de la mise au point des ciments « bas carbone».
Pour Raoul de Parisot, président du SFIC, la poursuite de l’engagement de l’industrie cimentière en matière de réduction de ses émissions de CO2 passe par une politique accrue de R&D : « la réduction des émissions de CO2 est (...) le dénominateur commun de nombreux programmes collaboratifs de R&D, nationaux européens, initiés ou accompagnés par le secteur : développement de ciments bas carbone, élargissement du champ d’application du recyclage des bétons de déconstruction, optimisation des avantages du phénomène de recarbonatation dans les granulats recyclés, captation du CO2 par des micro-algues, ...».
Parmi les programmes de recherche en cours, on pourra citer :
Le piégeage, le stockage et la valorisation du CO2, dont les premiers résultats d'études obtenus avec les techniques actuellement disponibles sont prometteurs. La filière de bio-raffinerie de micro-algues, nouvelle activité industrielle qui en découle, offre un potentiel d’innovations et d’applications auxquelles l’industrie cimentière peut ambitionner de contribuer.
Le recyclage du béton dans le béton : le syndicat professionnel nous indique que « le premier bilan d’étape du projet national de recherche et de développement Recybéton démontre la faisabilité industrielle du recyclage du béton dans de nouveaux produits en béton au travers de ses 3 premiers chantiers expérimentaux ». Les innovations mises au point par l’industrie cimentière contribuent à la création d’économies circulaires territoriales et au développement de filières vertes, concourent à l’indépendance énergétique de la France et à la lutte contre le changement climatique.
Pour télécharger la publication «L’industrie cimentière française et la réduction des émissions de CO2» : http://urlz.fr/2O5F