L'indépendance de l'Ademe aurait du plomb dans l'aile...
Ça barde à l'Ademe !!... Dans un communiqué commun, les syndicats de l'Agence (CFDT, SNE-FSU, CGT et FO) fustigent un projet de décret qui prévoit de modifier l'organisation de l'établissement public. Celui-ci donnerait notamment aux Préfets un rôle primordial en régions, ce qui "reviendrait à leur confier le co-pilotage des directions régionales de l'Ademe", dénoncent-ils. Craignant une perte d'autonomie de l'Agence, ils demandent donc le retrait de ce projet gouvernemental...
"Par ce décret, l'Etat organise le démantèlement de l’Ademe, acteur majeur de l'environnement, de la maîtrise de l’énergie et des énergies renouvelables, en totale contradiction avec le Grenelle", s'insurge l'intersyndicale. Le projet en cours de consultation prévoit prévoit la tutelle directe du Préfet de Région, et donc du Ministère de l'Intérieur, sur les directions régionales de l'Agence, pourtant déjà placée sous la double tutelle du Ministère de l'Ecologie et du Ministère de la Recherche.
"Ce projet de décret porte atteinte à la mise en œuvre de la politique publique de l’environnement et de l'énergie en menaçant l’autonomie, l’efficacité et la neutralité de l’Ademe. Il ne permet plus de garantir les valeurs fondatrices de l'Agence : expertise technique, souplesse d'intervention, force de propositions, accompagnement de tous les acteurs de la société", dénonce l'intersyndicale. Cette dernière estime que la mise sous tutelle directe de l'Etat des directions régionales de l'Ademe porterait un coup fatal à la politique de partenariat établie par l'Agence à tous les échelons des collectivités territoriales, tout en remettant en cause la neutralité de son expertise vis-à-vis des intérêts publics ou privés de l’ensemble des acteurs.
Pour toutes ces raisons, les représentants des salariés au Conseil d’administration et au Comité d’entreprise de l’Ademe ont émis un avis défavorable sur ce projet de décret et demandent son retrait. Ils en appellent, avec les salariés, au soutien des collectivités territoriales, du monde industriel et agricole, des ONG et des associations, pour s’opposer à ce décret.
De son côté, Marie-Hélène Aubert (responsable du pôle 'Environnement, développement durable et énergie' au Parti Socialiste) fustige "un projet de reconcentration des pouvoirs qui sonne comme un nouveau recul en matière de politiques environnementales et de maîtrise de l'énergie". Pour etayer son propos, elle rappelle que le MEDDTL a récemment été "décapité" (voir notre article : Un Ministère d'Etat démontable : lamentable !) et le budget de l'Agence revu à la baisse pour 2012. L'environnement ne ferait-il plus recette ?...