L'implosion du verre, une idée fracassante dans le recyclage
Le projet a été développé avec le soutien du programme britannique Wrap (Changement matériel pour un meilleur environnement, voir leur site en anglais ici) et l'aide de l'Université de Portsmouth. Procédé mécanique à haute vitesse et qui met en résonance harmonique le verre pour le faire imploser, tout comme une vois suraiguë fait imploser le cristal. Au final, le verre, d'une granulométrie très fine et au calibre changeant selon son usage futur, n'est pas coupant. Ce qui apporte beaucoup en matière de sécurité.
La société britannique Krystaline souhaite par ailleurs offrir une solution quant à la réduction du volume du verre. A la base, cela devait régler le problème actuel des paquebots de croisière qui doivent stocker de très gros volumes de bouteilles vides à bord. Mais les hôtels, restaurants, pubs et autres établissement consommant beaucoup de bouteilles sont eux aussi confrontés à ces problèmes. Les machines Krystaline sont adaptées au besoin du client et à la taille de la structure. Dans les versions industrielles de grande capacité, le système peut même densifier le déchet en poudre jusqu'à 5% de son volume initial et traiter jusqu'à 60 000 tonnes par an. Krystaline apporte donc des solutions adaptées, en réduisant le volume du verre par 4, tout en garantissant le moins de bruit possible (pas de broyage) grâce à des machines dont l'usure reste très limitée.
La densité définit l'usage futur du matériau en filtration, en agrégats ou en application dans les résines, les peintures, l'isolation ou encore le ciment. Le granulat produit a une définition comprise entre 0,1 à 6 millimètres. On le comprend bien, le verre ne présente plus aucun caractère tranchant. Au final, les imploseurs sont devenus standards pour les bateaux de croisière et ont été adoptés par OTAN pour des utilisation dans des bâtiments de guerre.
L'hôtel Grovesnor par exemple, situé dans le centre-ville de Londres, a opté pour la solution Krystaline. Comportant 500 chambres, 6 restaurants et de 2000 sièges de réception, l'hôtel produit chaque jour jusqu'à 20 conteneur de 660 litres de bouteilles en verres vides. L'hôtel souhaite réduire son impact environnementale et participer à la lutte contre la congestion des transports locaux. Ainsi, le procédé d'implosion a été préféré à celui du broyage pour des raisons techniques et de sécurité.
Il faut savoir que les machines de la société Krystaline, même si elles apportent un gain de place non négligeable auprès des restaurateurs et hôteliers, ont aussi essuyé de vives critiques de la part des recycleurs. En effet, les machines proposent un travail de substiution vis-à-vis des professionnels du reyclage du verre et la petitesse des grains obtenus empêche toute identification de particules ne relevant pas du verre. Cela complique beaucoup le travail du recyclage, qui ne peut se faire si d'autres matériaux sont jetés dans les machines Krystaline tel que de la porcelaine issue des tasses ou encore des couverts. Pour la FEGE Belge, Fédération des Entreprises de Gestion de l'Environnement, force est de constater que c'est trop souvent le cas. La solution qui permettrait de résoudre le problème de place d'un côté et de ne pas compliquer le travail des recycleurs de l'autre, résiderait peut-être en une amélioration du système de tri ou encore une meilleure optimisation de l'utilisation des bouteilles en verre.
Néanmoins, l'initiative de la société Krystaline a remporté en 2006 le prix du projet environnemental de la ville de Belfast.
Pour plus d'informations, vous pouvez vous rendre sur leur site ici.