Libourne mitonne le recyclage plastique à sa façon...
Ces barquettes sont indispensables du fait du mode de production en liaison froide de la cuisine centrale. Au menu, les entrées : une fois préparées, elles y sont stockées, puis recouvertes d’un film plastique, thermocollé pour assurer la préservation des plats pendant leur transport. Il en va de même des plats principaux, cuisinés puis refroidis et conditionnés dans ces même barquettes qui permettent de les réchauffer ensuite sur site.
Un chiffre qui parle d'autant plus que ces emballages en polypropylène, interdits de poubelles jaunes, sont assimilés à des déchets ultimes, avec pour conséquence un enfouissement dans le CET de Lapouyade : total, 3,5 tonnes de plastique enterrés… Une belle contradiction avec la sensibilisation des petits à la collecte sélective et au recyclage des déchets d'emballages!
Certains parents n'ayant pas la langue dans la poche ne se sont pas privés d'adresser les remarques en conséquence, interpellant la Ville afin qu'elle mette en pratique, elle aussi, ce qui est demandé aux habitants : le tri.
« Dans un premier temps, nous avons penser remplacer ces barquettes par des bacs en inox », a indiqué Isabelle Hardy, adjointe en charge de l’éducation. Mais « le poids de ces plats aurait engendré des problèmes de manipulation à nos agents, sans compter que les normes d’hygiène imposent un premier lavage sur site, puis un second à la cuisine centrale. Nous avons ensuite étudié la possibilité d'utiliser des barquettes biodégradables. Essais non concluants : elles n’étaient pas suffisamment résistantes. »
D'où l'idée de faire comme à Saint-Médard-en-Jalles qui depuis début 2012 a changé sa politique en la matière : Libourne va généraliser le principe, maintenant qu'il a été testé sur deux sites avant les grandes vacances. Une fois les barquettes utilisées, elles sont nettoyées, réacheminées vers la cuisine centrale qui les stockera avant de les revendre à Nutri-Pack : le fabricant de ces barquettes, avec qui la Ville a signé une convention, les transformera, en bout de chaîne, en cagettes de manutention.
Les poubelles pour ces barquettes, c'est terminé! On s'attend même à une petite baisse de la redevance ordures ménagères puisque « nous payons au nombre de bacs relevés par le Smicval… ». Il faudra attendre quelques semaines encore, avant d'avoir une vue précise sur le bénéfice de l’opération, lequel ne sera sans doute pas répercuté sur les tarifs des repas « déjà très accessibles » selon l’adjointe. « Dans l’idéal, cela pourrait par exemple nous permettre de proposer un fruit dans les goûters… »