Libourne mitonne le recyclage plastique à sa façon...

Le 03/10/2013 à 23:10  

Libourne mitonne le recyclage plastique à sa façon...

 Direction les cuisines, ou plutôt la cuisine centrale de Libourne : là, le constat est simple à faire. Quelque 3,5 tonnes de déchets plastiques pourraient être recyclées. Les barquettes alimentaires en polypropylène dans lesquelles sont conditionnés les plats chaque jour finissent en effet à la poubelle. Aussi, la commune a imaginé une recette... qui devrait générer quelques pépettes :  la Ville fait désormais appel à une filière de recyclage qui transforme les barquettes en cagettes...

 Ces barquettes sont indispensables du fait du mode de production en liaison froide de la cuisine centrale. Au menu, les entrées : une fois préparées, elles y sont stockées, puis recouvertes d’un film plastique, thermocollé pour assurer la préservation des plats pendant leur transport. Il en va de même des plats principaux, cuisinés puis refroidis et conditionnés dans ces même barquettes qui permettent de les réchauffer ensuite sur site.
 Dix-huit établissements scolaires et publics (cela va des écoles primaires aux haltes garderies en passant par les accueils de loisirs, ou les services municipaux) reçoivent ces aliments protégés par les barquettes de la cuisine municipale. Les comptes sont vite faits : 260 000 repas par an environ,  90 000 barquettes !
Un chiffre qui parle d'autant plus que ces emballages en polypropylène, interdits de poubelles jaunes, sont assimilés à des déchets ultimes, avec pour conséquence un enfouissement dans le CET de Lapouyade : total, 3,5 tonnes de plastique enterrés… Une belle contradiction avec la sensibilisation des petits à la collecte sélective et au recyclage des déchets d'emballages!
Certains parents n'ayant pas la langue dans la poche ne se sont pas privés d'adresser les remarques en conséquence, interpellant la Ville afin qu'elle mette en pratique, elle aussi, ce qui est demandé aux habitants : le tri.

« Dans un premier temps, nous avons penser remplacer ces barquettes par des bacs en inox », a indiqué Isabelle Hardy, adjointe en charge de l’éducation. Mais « le poids de ces plats aurait engendré des problèmes de manipulation à nos agents, sans compter que les normes d’hygiène imposent un premier lavage sur site, puis un second à la cuisine centrale. Nous avons ensuite étudié la possibilité d'utiliser des barquettes biodégradables. Essais non concluants : elles n’étaient pas suffisamment résistantes. »

D'où l'idée de faire comme à Saint-Médard-en-Jalles qui depuis début 2012 a changé sa politique en la matière : Libourne va généraliser le principe, maintenant qu'il a été testé sur deux sites avant les grandes vacances. Une fois les barquettes utilisées, elles sont nettoyées, réacheminées vers la cuisine centrale qui les stockera avant de les revendre à Nutri-Pack : le fabricant de ces barquettes, avec qui la Ville a signé une convention, les transformera, en bout de chaîne, en cagettes de manutention.

 Les poubelles pour ces barquettes, c'est terminé! On s'attend même à une petite baisse de la redevance ordures ménagères puisque « nous payons au nombre de bacs relevés par le Smicval… ». Il faudra attendre quelques semaines encore, avant d'avoir une vue précise sur  le bénéfice de l’opération, lequel ne sera sans doute pas  répercuté sur les tarifs des repas « déjà très accessibles » selon l’adjointe. « Dans l’idéal, cela pourrait par exemple nous permettre de proposer un fruit dans les goûters… »