Levée de bouclier contre le projet nucléaire en Allemagne
La chancelière allemande Angela Merkel n'a pas fini d'en découdre avec les associations écologistes de son pays. Il n'a échappé à aucune d'entre elles le paradoxe qui apparaît entre les fonctions passées de celle qui dirige le pays (ex-ministre de l'environnement) et sa volonté présente d'allonger la durée de vie des centrales nucléaires dans son pays. L'adoption dimanche 5 septembre par le gouvernement d'une loi visant à prolonger la durée de vie de 17 centrales nucléaires dans le pays met fin à des mois de querelles politiques, mais la nouvelle a vraiment du mal à passer au niveau des écologistes mais aussi des industriels, du patronnat, des politiciens au pouvoir...un peu tout le monde en réalité...
La chancelière allemande Angela Merkel n'a pas fini d'en découdre avec les associations écologistes de son pays. Il n'a échappé à aucune d'entre elles le paradoxe qui apparaît entre les fonctions passées de celle qui dirige le pays (ex-ministre de l'environnement) et sa volonté présente d'allonger la durée de vie des centrales nucléaires dans son pays. L'adoption dimanche 5 septembre par le gouvernement d'une loi visant à prolonger la durée de vie de 17 centrales nucléaires dans le pays met fin à des mois de querelles politiques, mais la nouvelle a vraiment du mal à passer au niveau des écologistes mais aussi des industriels, du patronnat, des politiciens au pouvoir...un peu tout le monde en réalité...
Dimanche 5 septembre, un accord est trouvé par la coalition de la chancelière allemande quant à l'avenir des centrales nucléaires du pays. Leurs fermetures étaient prévues au plus tard en 2021, au terme d'une loi adoptée en 2002 par la coalition social-démocrate et verte, au pouvoir à l'époque. Ces fermetures sont désormais repoussées. Cela peut surprendre car le pays jouit d'une bonne image au niveau européen en matière d'énergies renouvelables. Il est souvent à la pointe des nouvelles technologies et cité en exemple. Mais, la chancelière avait déjà annoncé la couleur fin août. Elle s'était prononcée en faveur d'un prologement de l'activité des centrales, jugeant raisonnable de les laisser en service 10 à 15 ans de plus que prévu.
Au final, la durée d'activité des centrales sera prolongée de 12 ans en moyenne, selon un principe de différenciation en fonction de l'ancienneté des sites. Le ministre allemand de l'environnement, Norbert Röttgen, a déclaré "Nous avons convenu que la prolongation sera de huit ans pour les centrales nucléaires les plus vieilles et de 14 ans pour les plus récentes qui fonctionnement selon des normes techniques différentes". Lors de sa conférence de presse dimanche, un millier de militants anti-nucléaire ont manifesté contre cette décision.
La chancelière a beaucoup misé sur ce dossier, et sa mise en oeuvre devra se faire dans la plus grande clarté si elle veut gagner des voix en vue d'élections régionales majeures prévues en 2011. Les militants sont très remontés contre ce projet et le font bien savoir. Ils ne sont pas du tout convaincus de la sécurité des centrales nucléaires et des réponses apportées quant à la question du stockage des déchets.
Les écologistes peuvent tout de même trouver un motif de satisfaction car cette nouvelle mesure vise aussi à donner une impulsion majeure au soutien public et privé au développement des énergies renouvelables. L'accord table sur une augmentation des investissements dans ce domaine et passant de 3 à 4 milliards d'euros par an. En effet, les fournisseurs d'électricité devront financer les énergies renouvelables à hauteur de neuf mégawatt-heure d'électricité d'origine nucléaire distribué.
Mais la réunion de dimanche a aussi abordé un point des plus sensibles; celui du projet de taxation du nucléaire qui occasionne un débat houleux entre les exploitants des centrales de l'Etat. Ce dernier entend bien lever 2,3 milliards d'euros par an dans le cadre du plan de réduction du déficit budgétaire allemand. Le gouvernement aurait donc décidé de fixer le montant de cette taxe à 145 euros par gramme de combustible pour les six ans à venir. Les entreprises concernées, E.ON, RWE et Energie Baden-Württemberg, militent avec acharnement contre ce projet de taxation sur l'électricité nucléaire car elles souhaitent voir le voir remplacé par une redevance fixe déductible de l'impôt sur les sociétés.
Mais l'opposition semble venir de tous parts. Des chefs d'entreprise reprochent au gouvernement de mettre en péril l'approvisionnement futur en énergie du pays. Les exploitants de centrales quant à eux, menacent de réduire leurs investissements, voire de fermer les centrales si le projet de taxe est appliqué. Enfin, l'opposition social-démocrate a tout de suite critiqué l'accord et a prévenu qu'elle engagerait un recours en justice si le gouvernement tente de passer outre le vote législatif. En effet, la coalition de la chancelière a perdu cette année le contrôledu Bundesrat, la chambre haute du parlement. Même le principal parti de la coalition, le SPD, est contre ce projet et a prévenu qu'il annuelrait l'accord s'il revenait au pouvoir. La parti est donc loin d'être gagnée.