L'Europe va lancer un indice environnemental
Le produit intérieur brut (PIB) est l’instrument de mesure macroéconomique des performances de l’économie de marché d’une nation le mieux connu. Bien qu’il ne s’agisse pas, de par sa nature et son objet, d’un instrument de mesure du bien‑être, il est également considéré comme un indicateur de substitution du développement sociétal global et du progrès en général. Le PIB ne mesure toutefois pas la durabilité environnementale ou l’intégration sociale, et ces limites doivent être prises en considération afin de trouver des solutions adéquates pour guider nos économies. Un indice environnemental global devrait donc voir prochainement le jour...
Lors d'un atelier qui s’est tenu ce 8 septembre, la Commission européenne a présenté différents moyens destinés à compléter le produit intérieur brut, afin d’orienter nos politiques dans la voie d'une croissance "verte" et d’une société à faible intensité de carbone, utilisant efficacement ses ressources, ouverte à tous et solidaire.
Le PIB est utilisé dans le cadre de prévisions économiques et permet d’effectuer des comparaisons dans le temps entre des pays et des développements. Il s’agit d’un instrument de conception claire et précise, qui a résisté à l’épreuve du temps, mais qui n’a pas été conçu pour être un instrument de mesure du bien-être. Il ne s’intéresse nullement à des questions essentielles en ce qui concerne la qualité de la vie, telles qu’un environnement sain ou la cohésion sociale. Le PIB ne constitue donc pas en soi un guide suffisant pour pouvoir établir une politique moderne couvrant des objectifs sociaux et environnementaux.
L'UE prévoit donc 5 grandes actions afin d'aller au‑delà du PIB. En voici les grandes lignes :
Un projet pilote d’indice environnemental sera proposé en 2010 ; il évaluera les progrès accomplis dans les principaux domaines de la politique et de la protection environnementales. Cet indice couvrira des domaines tels que les émissions de gaz à effet de serre (GES), la disparition des paysages naturels, la pollution atmosphérique, l’utilisation de l’eau et la production de déchets.
La Commission intensifiera ses efforts en vue de produire plus rapidement les données environnementales et sociales. Actuellement, ces données sont fréquemment publiées dans un délai de deux ou trois ans, tandis que la publication des principaux chiffres économiques intervient dans un délai de quelques semaines seulement. L’objectif de la Commission consiste à produire des informations quasiment en temps réel à des fins de prise de décision.
Des rapports plus précis sur la distribution et les inégalités devraient permettre une meilleure définition des politiques relatives à la cohésion économique et sociale.
La Commission prévoit d’élaborer un tableau de bord européen du développement durable pour permettre de déterminer les tendances environnementales et de procéder à un étalonnage des meilleures pratiques. Ce tableau de bord se fondera sur la série d’indicateurs du développement durable existants.
La Commission va s'efforcee de compléter le PIB et les comptes nationaux (qui présentent la production, les rentrées et les dépenses économiques) à l'aide des comptes environnementaux et sociaux.
"Pour relever les défis du 21ème siècle, il nous faut des politiques plus intégrées et plus transparentes. Pour concevoir ces politiques, nous devons mieux évaluer où nous en sommes, où nous voulons aller et comment nous pouvons y arriver. Pour changer le monde, nous devons changer la manière dont nous le comprenons, et pour ce faire, nous devons aller au‑delà du PIB", a déclaré Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l’environnement.