Les métaux de base face à la baisse de la demande
Les cours de métaux de base ne peuvent rester insensibles aux révisions à la baisse des taux de croissance économique. Mais, même si la tendance générale est oriéntée en retrait, les évolutions de cours devraient se différencier selon les métaux à cause de l'impact de la faiblesse de l'offre. Cela serait le cas pour les cours de l'aluminium et du cuivre prédisent les analystes de Merrill Lynch et de Calyon...
La semaine dernière, les cours des métaux de base ont continué à baisser suivant la tendance générale des marchés boursiers et du repli du pétrole. La dégradation des perspectives économiques se fait ressentir et entraîne progressivement une érosion des cours des métaux de base.
Néanmoins, tous les métaux ne sont pas logés à la même enseigne. Le nickel a décroché avec une perte de 9% sur la semaine. Il a touché jeudi dernier un niveau qui n'avait plus été observé depuis juin 2006, à 18 '775 dollars la tonne. "La faiblesse du secteur de l'acier inoxydable continue à peser sur les prix et l'humeur du marché", commentaient les analystes de Barclays Capital. Situation inverse avec le plomb, qui continue à rattraper le terrain perdu : tombé à 1531 dollars la tonne début juillet, niveau le plus bas depuis 17 mois, il a depuis regagné près de 40% de sa valeur. Concernant les cours de l'aluminium et du cuivre, ils ont baissé d'un cran. L'aluminium est passé sous la barre des 3000 dollars la tonne, s'éloignant un peu plus de son sommet historique, à 3380 dollars la tonne et le cuivre a repassé sous la barre des 8000 dollars la tonne et ceci alors que le niveau des stocks de métal rouge ont augmenté de l'ordre de 15 000 tonnes au cours des trois dernières semaines.
Mais, les cours de l'aluminium et du cuivre devraient se maintenir à des niveaux élevés sous l'effet de la faiblesse de l'offre. C'est l'enseignement de l'enquête bi-annuelle de Reuters réalisée auprès des analystes. A cet égard, la production mondiale d'aluminium s'est établie à 3,293 millions de tonnes au mois de juin, en recul par rapport au mois de mai où elle avait atteint un record à 3,356 millions de tonnes. C'est ainsi que Bart Melek de BMO Capital envisage un repli modeste du métal rouge en raison d’une demande globale soutenue, de stocks limités et d’une sensible augmentation des coûts de production, 8 135 dollars en 2008 et 7 275 dollars en 2009. Gayle Berry de son côté estime qu’un nouvel incident affectant l’offre, un accident minier par exemple, pourrait relancer les cours à la hausse. Elle prévoit 8 328 dollars en 2008 et 8 200 dollars l’année suivante, des pronostics supérieurs aux 8 062 et 7 728 dollars de moyenne de l’ensemble de ses collègues. Daniel Hynes de Merrill Lynch, prédit une sensible hausse de l'aluminium à 3 043 dollars en 2008 et 3 425 dollars en 2009. Robin Bahr de Calyon souligne l’augmentation des coûts de production, en particulier de l’énergie pour justifier des prévisions plus élevées de 3 200 et 3 615 dollars, prévoyant un marché en déficit en 2009. Globalement les analystes parient sur 2 973 dollars en 2008 et 3 212 en 2009. Pour sa part, Jorge Vasquez, l’analyste d’Harbor Intelligence, estime que les cours pourraient atteindre 3 600 dollars fin 2008 et s’envoler vers les 5 000 dollars à la fin de l’année prochaine.
- Cours du Cuivre au comptant LME sur 2008 -
- Cours de l'Aluminium comptant LME sur 2008 -