Les ménages acteurs des émissions à gaz à effet de serre
Tel est le titre de la dernière synthèse publiée par l'Ifen. Les auteurs, Florence Naizot et Patrice Grégoire, font le point tout d'abord sur les émissions de gaz à effet de serre qui sont imputables à l'habitat et à la mobilité des personnes. Ensuite, ils rappellent comment les ménages peuvent contribuer via leur mode de vie, leur consommation à les diminuer. Pour mémoire, la France a pour objectif une division par 4 de ses émissions de GES d'ici 2050...
Alors que globalement elles ont diminué en France de 0,8% de 1900 à 2004, les émissions de GES qui sont dues à l'habitat et à la mobilité ont augmenté : 16% depuis 1900 pour le secteur résidentiel, 17% pour les véhicules particuliers. Pour situer leur importance, elles représentent 30% des GES, dont 13% pour le secteur résidentiel, et 14% pour les véhicules particuliers.
C'est ainsi que le logement et le véhicule particulier sont les plus gros potentiels de réduction dans leur utilisation quotidienne.
Au niveau du logement, il faut savoir que le chauffage d’une résidence principale consomme en moyenne 200 kWh/m2/an. Avec les techniques actuelles, consommer seulement 50 kWh/m2/an dans une habitation neuve ou rénovée est théoriquement possible. Mais l’élévation de la température moyenne hivernale des logements de 2°C observée en 25 ans, reflétant un plus haut niveau de confort thermique, contribue fortement à l’accroissement des émissions de l’habitat.Il serait souhaitable de revenir à une température intérieure hivernale de 19°C.
Concernant les véhicules particuliers, la distance annuelle parcourue par l’ensemble du parc automobile a augmenté de plus de 30%. Pour les usages courants, la réduction des parcours quotidiens, le recours à des transports collectifs ou au vélo lorsque c’est possible et l’adoption d’une conduite économe en carburant permettent des gains significatifs sur les émissions globales, tout comme le choix d’acheter un véhicule dégageant moins de CO2 à kilométrage parcouru constant.
Dans leur consommation quotidienne, les ménages peuvent aussi orienter leurs choix vers des produits ayant nécessité moins d’énergie pour leur fabrication et leur distribution ou moins énergivores dans leur utilisation (pour mémoire : les émissions du secteur agroalimentaire ont augmenté de 20% entre 1990 et 2004). Ainsi, l’achat de produits de saison et proches de leur lieu de production, de produits issus de l’agriculture biologique permet de réduire les émissions liées au cycle de l’alimentation.
Et pour finir, on retiendra que l'acquisition de produits sans emballage plastique, et dans une moindre mesure le tri des emballages plastiques favorisent la réduction des émissions de GES. Le compostage des déchets putrescibles, et la récupération du méthane dans les décharges limite les émissions.
Pour en savoir plus : Documentation de l'Ifen sur les ménages acteurs des émissions de gaz à effet de serre