Les marchés publics optent pour le vert
Un nouvel outil au service des collectivités territoriales qui souhaitent limiter leur impact sur l’environnement est mis à leur disposition. L’objectif étant de faciliter le passage des marchés publics au vert. C'est ce que promet le lancement sur Internet le 5 juillet de l’«éco-comparateur» Topten… qui sera mis à jour deux fois par an par un cabinet de consultants, Sowatt...
Après le guide d’achat vert destiné au grand public, mis en ligne depuis 2004 en France, par l’association de consommateurs Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) et Worldwide wildlife foundation (WWF), Topten s’adresse aux commandes publiques et aux acheteurs que sont les villes, les régions, les organismes HLM, les ministères… Bref : le public concerné pesait la bagatelle de 53 milliards d’euros en 2005.
Quels sont les critères de classification des produits ? Très clairement, le coût énergétique et l'impact sur l’environnement, basé sur les labels, relativement faibles restent les critères de choix. Le prix reste aussi au centre des préoccupations des créateurs du guide. «Ce n’est pas un guide écolo, mais il incite à faire évoluer le mode de production en donnant le choix au consommateur», expose Reine-Claude Mader, présidente de la CLCV.
Premiers à être examinés, les écrans d’ordinateur. «L'informatique est symbolique : l'odinateur est acheté en très grand nombre, et les personnels l’utilisent mal parce que souvent mal informés : il est faux de penser, par exemple, que laisser un ordinateur allumé alors qu’on ne l’utilise pas, économise l’énergie », explique pour sa part, Edouard Toulouse du WWF. «On compare la consommation d’électricité quand l’écran est tout le temps allumé avec celle accompagnant un usage responsable. On compare aussi l’écran avec un produit énergivore qui existe vraiment, dont on ne cite pas la marque»... Et le constat comme le bilan s'imposent d'eux même!!! C'est là que Topten entre en scène : puissance, intensité lumineuse, label (TCO 99 ou TCO 03), taille de l’écran, coût en électricité et prix d’achat sont exposés sur le site...
Bel outil s'il en est, Topten aura pour vocation d'élargir le champ de vision des acheteurs sur les marchés publics. A terme, il pourra peser sur les productions et les distributeurs de produits en Europe. « Quand on sait que le matériel destiné aux employés d’une entreprise est souvent utilisé à 10 ou 20% de ses possibilités, on comprend l’urgence d’économiser l’énergie et de s’intéresser aux besoins», ajoute Danielle Poliautre, maire adjointe de Lille qui, avec Paris, Chalon-sur-Saône, le Grand Lyon, les régions Corse et Nord-Pas-de-Calais, ont contribué à la mise en œuvre et au financement de ce projet. A terme, Topten pourrait aussi agir au service des entreprises privées, confrontées elles-aussi, à l'utilisation du matériel et donc aux consommations qu'il engendre. « Pourquoi le réserver d’abord au public? Comme disait ma grand-mère, l’exemple vient d’en haut», justifieGilles Manière, maire adjoint à l’environnement de Châlons-sur-Saône.
En libre accès aux particuliers et pour certains produits, le Topten est avant toute chose, dédié à la commande publique (pour les véhicules utilitaires par exemple) : il est donc est réservé aux collectivités qui souscriront un abonnement, qui sera calculé selon leur taille, ce qui fait qu'au final, l'outil se révèle démocratique.