Les Français face au réemploi: Une enquête Louis Harris 2004 fait le point

Le 08/11/2004 à 17:40  

Les Français face au réemploi: Une enquête Louis Harris 2004 fait le point

Oeil Pour connaître la perception que les Français ont du réemploi et comprendre leurs attitudes, l’Ademe a confié à L’Institut Louis Harris une étude sur « les Français et le réemploi des produits en fin de vie. Cette étude a été menée par téléphone, en juillet 2004, auprès d’un échantillon représentatif de 1 002 personnes de 18 ans et plus… dont les résultats étaient présentés dernièrement...

Les Français connaissent mal le réemploi : 75% déclarent ne pas le connaître, ne serait-ce que de nom, et 18% de ceux qui déclarent le connaître ; le confondre en fait avec le recyclage. La grande majorité des Français se sent, de fait, peu (49%) ou pas du tout (21%) informée.

Mais en ont une perception plutôt positive : en spontané, les Français citent plus d’avantages que d’inconvénients et pour 90%, le réemploi mériterait d’être développé.

Les avantages les plus cités : l’avantage environnemental (65% de citations) et l’avantage social (45%). Leur appréciation est plus mitigée sur les bénéfices au niveau individuel : le principal est d’ordre financier (42% de citations), mais il est contrebalancé par le principal inconvénient : les problèmes de fiabilité et de qualité (47% de citations).

Et le pratiquent couramment à travers le don et l’achat d’occasion : 89% des Français ont déjà donné des produits à des associations (48% il y a moins de 6 mois), 73% ont acheté des produits d’occasion (34% il y a moins de 6 mois).

Que donnent-ils ? Avant tout des vêtements (87%, mais aussi des jeux et jouets (62%), des livres ou CD (48%), des meubles (31%). En queue de peloton : les appareils hi-fi et vidéo (14%), les matériels informatiques ou bureautiques (9%). A noter : ils sont 11% à n’avoir jamais donné.

Qu’achètent-ils d’occasion ? En premier lieu des livres ou CD (47%), mais aussi des meubles et objets de décoration (35%), des jeux ou jouets (31%) des vêtements (25%). En queue de peloton, la aussi : les matériels informatiques ou bureautiques et les appareils hi-fi ou vidéo (respectivement 14 et 13%). 27% n’ont jamais acheté de produits d’occasion.

Plus du tiers se refuseraient à acheter d’occasion des matériels informatiques ou bureautiques des appareils hi-fi ou vidéo et des appareils électroménagers.

Leur élément déterminant : le prix d’achat pour 71% d’entre eux, sauf pour les objets de décoration où le coup de cœur domine (43% des achats). Leurs principaux critères d’appréciation des lieux de vente : l’amabilité des vendeurs (62% de très important) et le prix (53%)

Les principaux freins : les problèmes d’hygiène, de qualité et de service après vente (32%). 43% des non acheteurs estiment que des garanties dans ces domaines seraient pour eux l’élément le plus incitatif pour acheter d’occasion. En l‘état actuel de choses, 60% des non acheteurs –soit 16% de la population française –n’envisage pas d’acheter d’occasion.

Les plus ouverts à l’égard du réemploi : les sympathisants écologistes, les personnes engagées dans un mouvement associatif, les CSP supérieur et moyens, les moins de 50 ans, et surtout les 25- 35 ans.

Si cette enquête appelle clairement à plus communiquer sur le réemploi, pour le CRIOC (Centre de recherche et d’Information des Organisations de Consommateurs), il sera sans doute plus efficace, pour faire évoluer le comportements, de communiquer sur les pratiques que de chercher à accroître la notoriété du terme, d’insister sur les qualités des biens de seconde main et sur leur prix plutôt que sur les avantages sociaux et environnementaux du réemploi.

Pour donner confiance aux acheteurs, UFC-Que Choisir ? estime pour sa part qu’il faudrait davantage faire connaître les garanties qui accompagnent tout achat. Une garantie légale existe. A L’Etat de la faire connaître, pourquoi pas en obligeant les commerçants à afficher des informations à ce sujet. Une garantie commerciale spécifique pourrait aussi être imaginée, avec par exemple, un remboursement dans les 48 heures des articles défectueux (le temps de les tester chez soi, surtout s’il s’agit d’un produit « technique » et une garantie d’hygiène pour les vêtements.