Les énergies renouvelables locales au rapport
Selon le Rapport d'information n°436 (2005-2006) de MM. Claude Belot et Jean-Marc Juilhard, fait au nom de la délégation à l'aménagement du territoire, déposé le 28 juin 2006, si les pouvoirs publics locaux jouent le jeu, la France peut couvrir, d’ici une génération, la moitié de ses besoins en chauffage avec des énergies renouvelables "locales" (biomasse, déchets, géothermie)…
Les collectivités territoriales ont un "rôle essentiel" à jouer dans le "développement des énergies renouvelables thermiques, qu'impose le double défi du changement climatique et de l'après-pétrole". C'est ce qui ressort du rapport sénatorial de Claude Belot et Jean-Marc Juilhard. Intitulé "énergies renouvelables et développement local", le document de ces deux sénateurs souligne qu'avec 35% de la consommation, le chauffage constitue "le premier poste énergétique en France".
Considérant que les besoins de chaleur sont couverts à 80% par des énergies fossiles, les rapporteurs estiment qu'"avec une forte volonté politique, la France peut se fixer l'objectif de 50% de ses besoins thermiques à partir d'énergies locales d'ici une génération".
Leur principale recommandation porte sur la construction de "réseaux de chaleurs alimentés par des énergies locales (biomasse, déchets, géothermie)", ce qui relève essentiellement des pouvoirs publics locaux.
Le rapport insiste sur le "gisement considérable de chaleur d'origine renouvelable que constitue la biomasse : ressources forestières, en constante progression, ou sous-produits de l'agriculture et de l'élevage.
De même la géothermie, au potentiel de développement immense", et dont "le gisement apparaît totalement sous-exploité", quelque 150 000 logements, dont la moitié en Ile-de-France, y ayant recours.
En matière d'énergie solaire, la France "accuse un retard assez net par rapport à certains de ses voisins européens pourtant moins ensoleillés", alors que le solaire thermique "permet d'économiser annuellement jusqu'à 35% sur le chauffage et 50% sur l'eau chaude", soulignent nos deux sénateurs.
Ils explorent aussi la piste des "énergies fatales" (chaleur libérée par l'incinération des déchets ménagers, ou valorisation du biogaz issu de la fermentation sur les décharges).
Au total, ils font valoir que "l'énergie thermique est une énergie par nature locale, décentralisée, à la différence de l'énergie électrique, qui se transporte aisément dans un réseau".