Les emballages abandonnés ne se ramassent pas tout seuls
Opération récupération des déchets d'emballages abandonnés… Pour mener à bien ce combat de chaque jour qui unit les collectivités locales, lassées d’avoir à faire payer le contribuable pour ramasser les détritus négligemment jetés par certains consommateurs, les enseignes dont la vocation est de pratiquer le fast food et donc de favoriser la consommation nomade, et puis, bien sûr les hautes instances en la matière, l’Association des Maires de France et le Syndicat national de l‘alimentation et de la restauration rapide (SNARR), une charte de lutte contre les emballages abandonnés sur la voie publique, signée de matin dans les locaux de l'AMF...
Jacques Pélissard, président de l’AMF rappelle la responsabilité du maire en matière de collecte des déchets et aussi que l’abandon de ceux-ci sur la voie publique est passible d’une amende de 2ème catégorie. Pour autant, la restauration rapide a largement favorisé le nomadisme et le fait de jeter ces déchets d’emballages sur la voie publique tout comme dans la nature… Attitude dommageable à plus d’un titre puisqu’elle coûte très cher à la collectivité en charge du ramassage supplémentaire, détériore aussi bien l’image de la commune que celle de l’enseigne dont le logo figure en bonne place sur les emballages en question.
« D’où l’idée de travailler ensemble afin de tenter de résoudre le problème ; et dans ce domaine, une attitude volontariste s’impose », affirme Jean-Paul Brayer, Président du Snarr (qui regroupe l’essentiel de la profession -4 milliards d’euros sur 5 milliards générés chaque année au titre de la restauration rapide). Qu'on ne se méprenne : le défi est plus complexe qu'en apparence... L'impact des déchets abandonnés n’est pas qu’une question technique. Il faut prendre en compte toutes les réalités : nuisances visuelles pour les passants et les riverains, contraintes de nettoyage pour les collectivités, impact d'image pour les entreprises proposant des repas à emporter... Malgré les moyens déployés depuis longtemps pour y pallier, force est de constater que les résultats ne sont toujours pas satisfaisants. A l'évidence, les conditions pour réussir résident dans la conjugaison de tous les efforts, publics et privés», ajoute Jean-Paul Brayer.
Mac Donald’s qui pratique une politique environnementale d’envergure depuis plusieurs années (recyclage de ses huiles, réduction des emballages pour les produits entrants, utilisation de cartons recyclés, réduction de la fraction des emballages plastiques, tris sélectif en cuisine…) n’est pas à la traîne. L’enseigne a montré une fois encore, son dynamisme en lançant son programme expérimental de lutte contre les emballages abandonnés sur la voie publique dès 2006/2007, avec Dijon et Albert, deux sites pilotes pour tester les méthodes visant à améliorer les choses.
« Nous ne sommes pas directement responsables du comportement des consommateurs », rappelle tout de même Jean-Pierre Petit, PdG de MacDonald’s France. «Quand bien même, nous nous devons d’être une entreprise responsable »…
« La meilleure façon de gérer le problème est de ne pas créer d’emballages inutiles avait dit, en substance, Nelly Olin, alors ministre de l’Environnement. Nous avons décortiqué et repensé cette phrase, avons travaillé sur la réduction à la source du volume et du poids de nos emballages, avons mis en place aussi des programmes de sensibilisation…, cette action ayant également pour vocation de montrer à nos équipes que l’entreprise a à cœur de mieux faire et de ne pas se contenter de demander aux personnels de ramasser les déchets abandonnés devant ou à proximité des de nos établissements »…
« Je suis dérangé par les bouteilles de bière vide et autres emballages que l’on retrouve dans la nature, sur les bords de rives et d’étangs, comme dans la ville, confirme avec regret le député maire d’Albert (Somme), Stéphane Demilly. J’ai donc interpellé MacDonald’s parce que derrière une collectivité, il y a des contribuables »… On incite depuis des années, « le citoyen à pratiquer le tri sélectif et ça marche; or, dans le cas qui nous occupe, on fait tout le contraire : à l’intérieur du restaurant, on jette l’intégralité de son plateau à la poubelle ; à l’extérieur, on retrouve tout par terre ». Il est évident que l’on peut mieux faire … « Aussi a-t-on mis en place une campagne de sensibilisation avec des messages spécifiques à destination des publics concernés et notamment des scolaires, qui commence à porter ses fruits »… »…
A Dijon, même combat, affirme Elisabeth Biot, adjointe au maire et charge de la propreté : « les cantonniers ont participé au comptage des emballages abandonnés ; les chiffres, impressionnants, ont été divulgués et ont sans doute marqué les esprits. Nous avons d’ailleurs orchestré une campagne intitulée « Vous croyez que ça va se ramasser tout seul ? » afin de mener bataille contre ces façons de faire »… Et ce, avec la complicité du restaurant MacDonald’s local, très impliqué dans ce challenge.
On l’aura compris, tout le monde est partant pour limiter les dégâts, sur le terrain comme auprès des instances nationales. Et d’opter pour un partenariat…
Ce matin, l'Association des maires de France et le Syndicat national de l'alimentation et de la restauration rapide ont donc présenté et signé leur charte de "Lutte contre l’abandon des emballages de la restauration rapide sur la voie publique". Le but est de proposer aux maires et aux entreprises de restauration rapide un programme d'actions concrètes visant à réduire les emballages abandonnés sur la voie publique. Il s’agit d’engager conjointement quatre axes de progrès :
- les emballages ;
- le mobilier urbain dédié à la collecte des déchets ;
- le ramassage des déchets abandonnés ;
- la communication et la sensibilisation des clients.