Les conseils de l'ADEME aux entreprises: plus de tri, moins de déchets!

Le 15/07/2010 à 16:38  

Les conseils de l'ADEME aux entreprises: plus de tri, moins de déchets!

Rapport de l'ADEME sur la prévention des déchets en entreprise Un rapport du mois de juin de l'Ademe sur le recyclage des déchets en entreprises nous montre bien le défi que représente nos modes de consommation et surtout l'importance de l'information en matière de recyclage. Car c'est surtout ce message que souhaite faire passer l'Agence. Si on met en place une meilleure information et prévention au sein des entreprises, de grands changements pourraient s'opérer. Ainsi, pendant deux ans l'ademe a suivi les plans d'actions de 100 entreprises pour prévenir et mieux gérer leurs déchets. Chaque entreprise a choisi un expert qui a réalisé son audit déchet puis l'a accompagné dans l'action. Résultats, bilan et conclusions, avec preuves à l'appui, ont été publiées dans un rapport du mois de juin.

Le rapport s'intitule "Ça marche, ça rapporte, ça profite à tous!" et vise la prévention et la réduction des déchets en entreprise. Dans un premier temps, c'est le volet économique qui est invoqué. En effet le coût complet des déchets peut peser très lourd dans la balance des entreprises. Aux coûts de production, qui comprennent l'achat des matières consommables, aux coûts de gestion interne, qui sont les charges de manutention et de stockage interne des déchets, s'ajoutent les coûts de gestion externe, qui facturent les prestataires pour l'élimination des déchets. Quelles que soient les recettes du recyclage, produire un déchet n'est pas rentable en soi et la prévention agit directement sur ce coût complet car elle supprime ceux de production et de gestion.

Les 100 entreprises suivies par l'Ademe ont démontré que le coût de gestion des déchets représentent en moyenne 6% de leurs excédent brut d'exploitation. On peut donc estimer le coût moyen complet à près de 10% de cet excédent. Grâce au travail de prévention effectué au sein de leurs sociétés, elles ont pu réduire leur tonnage de déchets de 10% leur coût de gestion externe de 14% en deux ans et à activité constante. Il faut néanmoins rappeler que produire un déchet n'engrange pas de bénéfices car le coût de gestion complet de ce dernier est toujours supérieur aux recettes de son recyclage.

Nous savons bien que la prévention recèle bien d'autres avantages; des bénéfices écologiques et humains par exemple. Les impacts en amont sont reliés aux des choix de matériaux, de transports et de transformations des produits qui font partie des étapes à maîtriser. En aval, de bonnes décisions en ce qui concerne le tri, le recyclage et la valorisation des déchets sont nécessaires pour que le processus se déroule au mieux. En ce qui concerne le bénéfice humain; œuvrer pour un meilleur impact de son entreprise sur l'environnement véhicule toujours une image positive de la société et de ses employés. Certaines actions comme l'optimisation du stockage des déchets, ou la substitution de matières dangereuses améliorent la propreté de l'entreprise et réduisent les risques pour les salariés. Tout cela s'inscrit dans une démarche éco-citoyenne de plus en plus valorisée mais aussi favorise la constitution d'un environnement de travail sain.

L'Ademe s'engage auprès des entreprises à relayer des informations claires et précises, mais aussi à épauler celles-ci dans leur projet de tri ou de recyclage. Si une société souhaite modifier son procédé de production pour optimiser l'utilisation de matières premières, l'agence propose un accompagnement méthodologique et financier. Pour ce faire il suffit de contacter la direction régionale Ademe de l'entreprise: www.ademe.fr. Le rapport donne aussi des exemples concrets d'entreprises ayant pris conscience des conséquences pour elles en terme de coût écologique de la maîtrise du recyclage de leurs déchets. Métaldyne par exemple est une entreprise de Rhône-Alpes, fabricant de caoutchouc, dont le chiffre d'affaires s'est élevé à 50 millions d'euros. En deux ans, en optimisant sa production et ses procédés, son taux de déchets de caoutchouc est passé de 30 à 21,5%, soit un gain annuel de 25 tonnes de matières neuves et de 75 000 euros. D'autres exemples sont donnés dans le rapport  téléchargeable ici