Les billets de banque connaissent aussi le recyclage

Le 28/02/2006 à 10:12  

Les billets de banque connaissent aussi le recyclage

Billets Le recyclage des papiers peut prendre des formes inattendues. Et auxquelles on ne pense pas au premier abord. Tel est le cas des billets de banque. Qu'on ne se méprenne pas : il ne s'agit pas là de blanchiment d'argent sale mais seulement de billets usagés et/ou obsolètes...

Il y a quelque temps, aux États-Unis, une société a ainsi recyclé deux tonnes de dollars américains usagés en les transformant en panneaux pour cloisons. Les problèmes techniques étaient importants, mais l'opération a rencontré un net succès commercial…

Cela aurait pu constituer une piste pour les billets en francs qui ont été retirés de la circulation entre le 1er janvier et le 30 juin 2002… Mais non !!!
Il n’en reste pas moins que chaque année, 700 millions de billets, soit 700 tonnes (un billet pèse environ un gramme) sont détruits, brûlés. La chaleur dégagée par cette opération fournit 25 % de la vapeur nécessaire à la fabrication de nouveaux billets. Au moment du passage à l’euro, 1,3 milliard de billets ont été récupérés, soit 1 300 tonnes.

" La voie du recyclage est indiscutablement la plus économique ". La profession a ainsi calculé que le recyclage, par rapport à l'incinération avec récupération d'énergie, permet une économie globale de l'ordre de 38 à 95 € (environ) la tonne.
Ce chiffrage pourrait être contesté dans la mesure où la comparaison n'inclut pas les coûts de collecte qui sont déterminants. On peut même estimer que le surcoût de la collecte sélective par rapport à la collecte en mélange gomme une large partie de l'avantage financier théorique de la valorisation matière.
Il ne faut cependant pas s'arrêter là, car l'intérêt n'est pas dans la seule économie réalisée, mais plutôt dans le partage des financements. En effet, dans la formule " collecte des déchets / incinération ", l'ensemble du coût est supporté par la collectivité (indépendamment des aides publiques ou privées et des recettes liées à la vente d'énergie), tandis que dans la formule " collecte séparative / tri conditionnement / traitement ", toute la partie traitement matière (y compris le transport du centre de tri à l'industrie) est prise en charge par le recycleur. Ainsi, le financement est-il partagé entre la collectivité et la profession.

Mais les relations entre les deux s'équilibrent dans le temps. Au départ, la collecte et le tri sont à la charge de la collectivité, et l'élimination / valorisation est à la charge du recycleur. Mais, plus la collecte est importante et mieux le produit est trié, plus vite la collectivité change de statut pour devenir, non seulement un partenaire, mais un véritable fournisseur. Les relations peuvent ainsi s'équilibrer, à l'avantage de tous.