Les aventures d’un recycleur au pays des bretons…

Le 25/02/2011 à 18:18  
Les aventures d’un recycleur au pays des bretons…
Marteau de la justice Le normand GDE, Guy Dauphin Environnement, n’a pas bonne presse au pays des bretons : ce n'est pas un scoop. Sauf que le tribunal administratif vient de donner raison au recycleur s’agissant du projet de Nonant-le-Pin. Pour le reste, le rififi reste d’actualité…

 Le jugement du tribunal administratif concernant le projet d’un centre de traitement de déchets à Nonant-le-Pin est favorable à l’entreprise Guy Dauphin Environnement… Le recycleur de ferrailles et métaux l’avait saisi après que le préfet ait rédigé un arrêté refusant le projet, en janvier 2010. Cette fois, le tribunal administratif demande au préfet de prendre un arrêté autorisant le projet. Avant cela, le préfet a annoncé que le dossier serait à nouveau étudié. Il n’exclut pas de faire appel devant la cour d’appel de Nantes.

Dans un autre registre…
Selon l’association Nature et Patrimoine Centre Bretagne (NPCB), la société GDE aurait assigné en justice l'association "Vivre Ici" de Salaise sur Sanne "qui a dénoncé ses nuisances ».
Du côté associatif, on pense qu’il s'agit ni plus ni moins d'une tentative de bâillonner cette association et que c'est une atteinte grave à la liberté d'expression.
Voici ce qui nous a été communiqué :
« Nous pensons que GDE nous a particulièrement visé parce que l'on a dénoncé haut et fort et en CLI le gros problème des rejets de dioxines.
En effet, on a mis en évidence le fait que l'AP autorisant GDE à émettre des dioxines avait omis (volontairement ou pas) d'indiquer un taux d'oxygène de 11% (comme un incinérateur) alors que la norme imposée est bien celle d'un incinérateur 0.1 nanogramme. Or le broyeur de GDE ne fonctionne pas en circuit clos et étanche, le taux d'oxygène du broyeur se situe entre 20 et 21%. Les analyses effectuées et le laboratoire indépendant qui les a effectuées a bien déclaré qu'il avait relevé des taux d'oxygène entre 20 et 21% et que le résultat d'analyse n'avait pas été "ramené" à 11% comme un incinérateur. Ce qui change tout
».
Selon l’association incriminée, « la DREAL était bien embarrassée quand on a soulevé le problème et Bruno Le Sech a bien senti venir le danger. Donc il faut nous faire taire.
Comme nous avons aussi épinglé la DREAL sur un autre sujet, convoqués à un comité de pilotage pour désigner un bureau d'études devant effectuer une étude de SEG (Suivi Environnemental Global), nous avons quitté la réunion pour ne pas approuver un choix vers lequel on nous orientait et on a bien fait parce que le lendemain en enquêtant on s'est rendu compte que le dit bureau d'études avait déjà reçu sa notification officielle bien ..... avant la réunion devant faire ce choix
».

Du côté de Plouray (Morbihan), NPCB ne désarme pas. L'enquête publique concernant le projet de décharge porté par la société GDE s'est terminée fin 2010, avec un rassemblement organisé par Nature et Patrimoine en Centre-Bretagne (NPCB) mobilisant bon nombre d'opposants au projet (voir GDE : les Bretons maninesfent contre l'enfouissement).
L’avis de la commission d’enquête, défavorable, a été publié par la préfecture ; il satisfait evidemment l’association Nature et Patrimoine en Centre Bretagne : « Nous nous en réjouissons vivement. Les arguments appuyant cette décision, en ce qui concerne toute la partie technique, sont incontournables et leur développement très bien étayé... C’est la prise en compte de la population de notre région, qui nous rend à tous notre existence, qui nous était dénigrée dans ce dossier néfaste ». Sauf que...
De nombreux avis doivent encore être livrés par différentes administrations ; à la suite de quoi, le préfet du Morbihan prendra la décision finale en publiant un arrêté de refus ou d'autorisation d'exploiter.
« Nous ne sommes donc pas au bout de nos peines. En effet, en cas de refus, un recours administratif attaquant cet arrêté est possible de la part de GDE. En cas d'autorisation, ce recours serait certain de la part de NPCB. Nous devons donc rester mobilisés et nous préparer à toute éventualité. Nous aurons, dans un cas comme dans l'autre, grandement besoin de nos avocats. C'est pourquoi, dans l'attente, il nous faut renforcer nos moyens financiers et nous organisons un fest-noz pour collecter des fonds», a exprimé Magalie Diennet, présidente de NPCB.

Dans ce contexte, on créé l'événement et on attend un public nombreux au fest-noz qui aura lieu samedi 26 février, à la salle socioculturelle de Langonnet : de nombreux artistes ont accepté de venir jouer et chanter gracieusement...