L'eau en bouteille : un éco-bilan à méditer
Pratique, facilement transportable et source de minéraux, l'eau en bouteille a été adoptée par une majorité de personnes à travers le monde, même dans les régions où l'eau du robinet est bonne à boire. Sa consommation mondiale a atteint 154 milliards de litres en 2004, soit 57% de plus que les 98 milliards de litres consommés cinq ans plus tôt. Malheureusement, selon une étude publiée par l'Earth Police Institute, son utilisation ne rime pas avec préservation de l'environnement...
Principale mise en accusation : l'eau en bouteille est génératrice de déchets plastiques. Chaque année dans le monde, 2,7 tonnes de plastique sont englouties dans la fabrication des bouteilles en polyéthylène téréphtalate (PET). Vient ensuite l'étape de la mise en bouteille, qui mobilise une quantité d'énergie assez importante, puis celle du transport des marchandises - en train, bateau ou camion - qui entraîne la consommation de pétrole et donc engendre de la pollution. Le véritable problème arrive une fois que ces contenants ont été vidés de leur précieuse substance, et que se pose la question de leur éventuel recyclage. L'étude de l'Earth Police Institute, se référant à des chiffres fournis par le Container Recycling Institute, indique qu'aux Etats-Unis, 86 % des bouteilles en plastique finissent à la poubelle. Deux cas néfastes pour l'environnement se présentent alors. Si on opte pour l'incinération, cela provoque dans l'atmosphère des émanations toxiques et des cendres contenant des métaux lourds. Et si les bouteilles sont mises en décharge, elles polluent la planète pendant environ 1 000 ans, le temps qu'il leur faut une totale biodégradation.
La main mise par de grands groupes industriels sur l'industrie et la production de l'eau en bouteille a également provoqué des pénuries d'eau dans certaines régions du monde, souvent dans des pays en voie de développement. On peut citer l'exemple de l'Inde, où des villages entiers ont connu des problèmes d'alimentation. La faute à l'entreprise Coca-Cola, qui se servait dans leur nappe phréatique pour produire son eau 'Dasani'.
L'étude de l'Earth Policy Agency démontre également que contrairement aux idées reçues, l'eau minérale en bouteille n'offre pas de réelle grande différence de qualité avec celle qui sort du robinet. D'ailleurs, l'eau en bouteille est pratiquement dans un cas sur deux de l'eau du robinet, qui a été "enrichie" avec l'apport de quelques minéraux. L'eau du robinet permettrait donc de mettre un frein à ce désastre pour l'environnement que sont les bouteilles plastiques : saine, elle n'est pas fournie dans un contenant puisqu'elle sort à la demande du robinet, qu'il suffit de fermer après consommation. Aucun déchet n'est produit, avec ce système de distribution bien plus écologique. Il faudrait donc rééduquer et changer les habitudes des consommateurs.
Pour plus d'informations et des résultats détailles, vous pouvez consulter l'inégralité, en français, de l'étude l'Earth Policy Agency sur ce site.