Le tri s'affine, les économies sont-elles à la clé?
Le syndicat mixte de la région d'Avesnes-le-Comte gère 3 communautés de communes (l'Abrébatie, les Vertes Vallées et les Deux Sources) pour un total de 26 121 habitants. Le syndicat s'occupe, entres autres, de la collecte et l'élimination des déchets, avec en plus, la réhabilitation de la décharge. Depuis le 21 octobre dernier, du tri "nouvelle génération" a fait son apparition dans la région : les usagers peuvent désormais déposer, dans des bacs attitrés, leurs capsules de machines à café en aluminium et leurs cartouches d'encre pour imprimantes. Le but affiché du SMRA? Faire baisser le tonnage et donc faire baisser la facture du syndicat mixte, car éliminer les déchets coûte de plus en plus cher à la collectivité. La solution d'affiner le tri a donc été mise en avant.
Dans la région d'Avesnes-le-Comte, le tri sélectif fonctionne depuis plusieurs années, grâce aux bacs jaunes, étant entendu que le compostage individuel commence à faire des émules. Un nouveau pas vient d'être franchi. En effet, l'engouement pour les machines à café fonctionnant avec des capsules en aluminium, ce qui n'est ni économique, ni écologique, fait fureur. Il faut bien traiter les déchets issus de cette consommation, surtout qu'il existe des possibilités de recyclage de l'aluminium. En ce qui concerne les cartouches d'encres, le phénomène de consommation n'est pas nouveau, mais ces déchets, engendrés par les particuliers et les bureaux, peuvent être eux-aussi valorisés? Le syndicat avoue de lui-même que les quantités réceptionnées ne seront pas énormes, mais Céline Bard du SMRA déclare : "ce sont les petits cours d'eau qui font les grandes rivières". Ben voyons! Peut être faut-il demander, tout simplement, aux utilisateurs de ces engins, de bien vouloir vider les marcs de café dans le composteur ou directement dans les parcs et jardins...
Il faut être clair : si les quantités ne sont pas suffisamment conséquentes, le tri ne risque-t-il pas de revenir trop cher aux habitants? Car la mise à disposition de ces deux bacs, l'un à Aubigny et l'autre à Avesnes, qui devront être collectés, les déchets devant ensuite être acheminés vers des filières adaptées... Tout cela se paie! Le SMRA déclare que cela ne lui coûtera pas un sou, car tout ce processus sera géré par "la marque" (et donc le consommateur du produit?). Cependant, on ne sait pas trop ce que va couvrir la marque; le prix des bacs? le coût du tri et de la collecte? de la valorisation? Il est bien entendu important d'avoir des dispositifs de tri pour ces déchets, mais c'est un peu le serpent qui se mort la queue. On nous pousse à la surconsommation et ensuite on nous assure que le recyclage suivra, quand le meilleur déchet reste celui que l'on ne produit pas...
Le SMRA souhaite par ailleurs développer d'autres filières de récupération pour d'autres déchets, telles les anciennes radiographies. Procédé dont on vous a déjà parlé il y a plusieurs années de cela ("Lille : "Cliché pour la vie" une action humanitaire à partir du recyclage des radiographies médicales"). Nous voyons bien les atouts d'un tel procédé; mieux trier pour recycler plus efficacement. Mais tout cela a un coût, et le fait de le faire porter par les entreprises productrices lance un message particulier; ne changez rien à vos habitudes, on s'occupe de tout. En attendant, on fait l'impasse sur l'éco-conception, et dans le cas des capsules, il va de soui qu'on omet de dire qu'il est possible de consommer autrement son café...