Le retraitement de mâchefers par Novergie a du bon
Novergie se lance dans la gestion des déchets des collectivités locales en 1962. Elle conçoit, réalise et exploite une quarantaine d'unités de traitement et de valorisation énergétique des déchets ménagers et assimilés, ainsi que 6 centres de tri de déchets issus de collectes sélectives en France. La société dispose également d'une expertise sur l'ingénierie des unités de traitement: conception, construction, mise en service, exploitation d'usines d'incinération et de valorisation énergétique. Elle réalise notamment des missions à l'international pour le compte de Suez.
L'entreprise a pour objectif de valoriser 100% de mâchefer, cesmâchefers qui représentent 10% du volume des déchets traités et 1/5 de leur poids. Une tonne de déchets ménagers génère environ 200kg de mâchefers. Sur le site Créteil Incinération Energie (CIE), ils sont récupérés en sortie de fours par un extracteur humide à poussoir dans lequel ils sont refroidis, puis dirigés vers la fosse de stockage. Le traitement en lui-même est alors confié à Tirfer. Novergie s'engage aujourd'hui à maximiser le taux de valorisation de ses mâchefers : après avoir été déferraillés, concassés et criblés, on en extrait les métaux ferreux (10% du produit brut) et les métaux non ferreux (10% de la fraction métallique). La valorisation en remblais, couche de forme (sous-couche de voirie ou de parking) ou en chaussée sont les principales utilisations techniques routières des mâchefers.
Lorsqu'ils sont utilisés en graves urbaines, les mâchefers se substituent aux granulats naturels, contribuant ainsi à la préservation des ressources naturelles puisqu'ainsi le recours aux combustibles fossiles n'est plus nécessaire. La valorisation des mâchefers participe également à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) car ils absorbent du CO2 lors de la maturation et leur utilisation en technique routière économise également des émissions superflues de CO2. Au total, 18 100 tonnes de CO2 sont économisées par le travail effectué sur le site de CIE.
Il est bon de rappeler par ailleurs, que Novergie cherche toujours plus à privilégier les voies de transport alternatives à la route. Initiée avec l'évacuation par la Marne de 34 500 tonnes de mâchefers issues du centre de valorisation énergétique de Lagny, le développement de voies d'eau est désormais de mise. Depuis fin août 2007, la mise en place du transport fluvial de CIE est opérationnelle. Ce sont près de 45 000 tonnes par an de mâchefers qui sont acheminées par péniche vers le centre de valorisation Tirfer, à raison de 3 rotations par semaine (260 tonnes par voyage). Cela permet entres autres d'économiser de l'énergie, de réduire les émissions de GES et aussi de diminuer la congestion des routes. En effet, un convoi de 4 400 tonnes permet de supprimer 220 camions de 20 tonnes, soit plus de 2 200 camions annuels. On peut rappeler que le rail n'est pas en reste, et que 17% du tonnage traité par Novergie Ile-de-France, bénéficie du transport alternatif à la route par voie ferrée ou fluviale.
Une barge de 20 mètres convoie les chargements de mâchefers deux fois par jour et cinq jours par semaine entre l'usine de récupération de St-Thibault-des-Vignes de Novergie et le site d'Ypréma à Lagny-sur-Marne où ils sont transformés en produits routiers et matériaux de remblaiement. Le transfert des déchets par ce moyen permet ainsi d'éviter chaque année, 1 700 camions. Un parc industriel en boucle fermée, répondant pleinement au principe de proximité, a donc été crée à Lagny-sur-Marne, dans la zone portuaire, où le recycleur de déchets du TP et BTP utilise des mâchefers pour fabriquer des fonds de routes. Les deux entreprises étant distante de 500m, elles ont décidé d'utiliser leur complémentarité pour bâtir un projet commun de transport fluvial des mâchefers (de B vers A) et de canalisation pour évacuer l'eau excédentaire (de A vers B). Les résultats de ce procédé sont probants : le transport des mâchefers et l'évacuation des eaux d'égouttures représentent une moyenne de 7 camions par jour et le système mis en place entraîne la diminution du nombre de camions, allégeant ainsi les nuisances sonores, les émissions polluantes, les salissures des voiries et les risques d'accident. Comme quoi, la concurrence a parfois du bon.