Le recyclage, tout un art

Le 21/01/2013 à 17:18  

Le recyclage, tout un art

canettes Ce n’est pas donné à tout le monde : associer le métal usagé des canettes à l’art de travailler la matière, histoire d’en faire des objets originaux des plus divers, était l’objectif des partenaires d’une opération qui s’est dernièrement déroulée à Paris. Un jury mandaté pour noté les oeuvres a permis de déterminer l’heureux gagnant de ce concours ; personne n’a été mis en boite, qu’on se rassure. Mais la boite a emballé ces artistes en herbe, à n’en point douter…

 Le GIE La Boite Boisson, qui réunit les trois principaux producteurs de canettes et les deux fabricants de la matière première (acier/alu) implantés dans notre pays, a été mis en place en 1992 ; il est memebre de l’organisation européenne BCME, beverage Can Makers Europe. Il est au service d’une filière puissante (plus de 1000 emplois et plus de 3000 clients directs en France) et rassemble les fabricants de matières premières, les fabricants de boites et couvercles, les remplisseurs (marchés de soft dinks et de la bière).
La matière étant chère, les progrès techniques étant évident, les pros de la boite affirment que le poids moyen de chaque emballage a été réduit de l’ordre de 340% en l’espace de 20 ans.
« En 25 ans, le poids moyen d’une boite en aluminium a diminué de plus de 20% et celui d’une boite acier de plus d’un tiers, tout en conservant évidemment, les mêmes qualités de résistance» .

La canette est recyclable à l’infini ; de plus, elle est facile à extraire du flux des déchets ménagers, puis faciles à prélever, dans les centres de tri. Quant aux débouchés de ces matières recyclées, ils existent : que ce soit pour certaines applications dans le secteur automobile, l’électroménager ou encore, l’emballage.
Que ce soit par le biais de la collecte sélective ou par celui de l’incinération, ces matières métalliques peuvent donc être récupérées.
« En France, le taux de recyclage des emballages en acier (dont les boites boissons) s’élevait en 2010, à 77,5% (contre 52% en 2000) ; les emballages en aluminium quant à eux affichent un taux de recyclage de 51% (contre 23% en 2000) », nous indique Alain Préham, Président du GIE.
Dans le cadre du Grenelle, « notre industrie s’est engagée à passer de deux canettes sur trois recyclées, à quatre sur cinq d’ici 5 ans» . Pour ce faire, parce que les canettes consommées hors domicile atterrissent plus volontiers dans la poubelle ordinaire que dans celle destinée à la collecte sélective, des opérations telles que « Chaque canette compte » (s’inspirant fortement du programme anglais « Every Can Counts »), des partenaires tels que Canibal et d’autres initiatives allant dans ce sens et relevant du bon sens…

Plus original, Art’Can Trophée : des designers s’expriment sur le recyclage des canettes… La recyclabilité étant une thématique qui intéresse les artistes, on le sait.
Ce premier concours dédié aux jeunes talents du design de 18 à 28 ans, en école ou candidats libres, a attiré de très nombreuses œuvres de toute la France. Chacun a réalisé une création à partir de canettes usagées, afin de s’exprimer sur le thème du recyclage ; 16 finalistes ont été retenus pour participer à la finale… leurs œuvres sont exposées pendant plusieurs mois, au coeur de l’Allée du Recyclage de la station de métro parisienne, « Palais Royal -Musée du Louvre »… Des œuvres qui forcent le respect…
Le Jury Art’Can Trophée® 2012 a salué « la grande créativité dont les candidats ont fait preuve ; le thème du recyclage les a largement inspirés et leurs créations au design très abouti exploitent tout le potentiel artistique de la canette, matériau qui se prête à merveille à la sculpture » comme l’illustre le palmarès :

 Le 1er Prix a été décerné à « Canswoman » (de Catalina Echeverri, Shahrazed Aboufhiga, Deborah Viret ‐ Paris, Créapole). Découpage de canettes pour une super héroïne grandeur nature (et même plus haute que nature puisque notre super nana fait 2,10 m de haut). La super héroïne sauve la planète en recyclant les canettes. D’une main, elle aspire les canettes usagées pour les transformer en canettes vierges et les lancer de l’autre main pour combattre le crime. Très belle harmonie de couleurs vives et expressives.
 

 2ème Prix : « Spirale Urbaine » (de Théophile Stern ‐ Paris, Ecole de Condé). Une œuvre murale constituée de faces aplanies des canettes pour l’illusion d’un volume instable. La canette est associée à notre vision de tous les jours, morcelée, faite de multiples images brèves et intenses. Il s’agit de retranscrire la ville, le cycle quotidien, le mouvement urbain dans un décor structuré, immobile. Avec une très belle harmonie de couleurs acier et camaïeu de tons aurore, blond, roux obtenue par brûlage.
 
 3ème Prix : « MU » (de Bryan Pennec et Roman Guiselin ‐en école supérieure des arts appliqués au sein de Créapole à Paris). Leur oeuvre a séduit le Jury par son adéquation avec le thème du recyclage des canettes. Conçue en boîtes boisson usagées, assemblées, découpées, la sculpture représente en effet un serpent long et sinueux serpent, dont les mues symbolisent le recyclage. De plus, il forme un « 8 » infini, visible sous un certain angle en référence aux possibilités de recyclage des canettes, 100% recyclables à l’infini. Très belle harmonie de couleurs, là encore, déclinée jusqu’au tout acier…