Le recyclage, tout un art

Ce n’est pas donné à tout le monde : associer le métal usagé des canettes à l’art de travailler la matière, histoire d’en faire des objets originaux des plus divers, était l’objectif des partenaires d’une opération qui s’est dernièrement déroulée à Paris. Un jury mandaté pour noté les oeuvres a permis de déterminer l’heureux gagnant de ce concours ; personne n’a été mis en boite, qu’on se rassure. Mais la boite a emballé ces artistes en herbe, à n’en point douter…

La matière étant chère, les progrès techniques étant évident, les pros de la boite affirment que le poids moyen de chaque emballage a été réduit de l’ordre de 340% en l’espace de 20 ans.
« En 25 ans, le poids moyen d’une boite en aluminium a diminué de plus de 20% et celui d’une boite acier de plus d’un tiers, tout en conservant évidemment, les mêmes qualités de résistance» .

Que ce soit par le biais de la collecte sélective ou par celui de l’incinération, ces matières métalliques peuvent donc être récupérées.
« En France, le taux de recyclage des emballages en acier (dont les boites boissons) s’élevait en 2010, à 77,5% (contre 52% en 2000) ; les emballages en aluminium quant à eux affichent un taux de recyclage de 51% (contre 23% en 2000) », nous indique Alain Préham, Président du GIE.
Dans le cadre du Grenelle, « notre industrie s’est engagée à passer de deux canettes sur trois recyclées, à quatre sur cinq d’ici 5 ans» . Pour ce faire, parce que les canettes consommées hors domicile atterrissent plus volontiers dans la poubelle ordinaire que dans celle destinée à la collecte sélective, des opérations telles que « Chaque canette compte » (s’inspirant fortement du programme anglais « Every Can Counts »), des partenaires tels que Canibal et d’autres initiatives allant dans ce sens et relevant du bon sens…

Ce premier concours dédié aux jeunes talents du design de 18 à 28 ans, en école ou candidats libres, a attiré de très nombreuses œuvres de toute la France. Chacun a réalisé une création à partir de canettes usagées, afin de s’exprimer sur le thème du recyclage ; 16 finalistes ont été retenus pour participer à la finale… leurs œuvres sont exposées pendant plusieurs mois, au coeur de l’Allée du Recyclage de la station de métro parisienne, « Palais Royal -Musée du Louvre »… Des œuvres qui forcent le respect…
Le Jury Art’Can Trophée® 2012 a salué « la grande créativité dont les candidats ont fait preuve ; le thème du recyclage les a largement inspirés et leurs créations au design très abouti exploitent tout le potentiel artistique de la canette, matériau qui se prête à merveille à la sculpture » comme l’illustre le palmarès :


2ème Prix : « Spirale Urbaine » (de Théophile Stern ‐ Paris, Ecole de Condé). Une œuvre murale constituée de faces aplanies des canettes pour l’illusion d’un volume instable. La canette est associée à notre vision de tous les jours, morcelée, faite de multiples images brèves et intenses. Il s’agit de retranscrire la ville, le cycle quotidien, le mouvement urbain dans un décor structuré, immobile. Avec une très belle harmonie de couleurs acier et camaïeu de tons aurore, blond, roux obtenue par brûlage.
3ème Prix : « MU » (de Bryan Pennec et Roman Guiselin ‐en école supérieure des arts appliqués au sein de Créapole à Paris). Leur oeuvre a séduit le Jury par son adéquation avec le thème du recyclage des canettes. Conçue en boîtes boisson usagées, assemblées, découpées, la sculpture représente en effet un serpent long et sinueux serpent, dont les mues symbolisent le recyclage. De plus, il forme un « 8 » infini, visible sous un certain angle en référence aux possibilités de recyclage des canettes, 100% recyclables à l’infini. Très belle harmonie de couleurs, là encore, déclinée jusqu’au tout acier….jpg)
