Le recyclage textile, c’est aussi dans l’automobile

Le 10/12/2013 à 19:30  

Le recyclage textile, c’est aussi dans l’automobile

 Directives obligent, le temps presse… et il est tant de passer à la vitesse supérieure. Les pro de l’auto n’ignorent pas que ce n’est ni la ferraille ni les métaux qui posent problème mais plutôt les vitrages, mousses et autres textiles… dans ce contexte, deux majors dans leur domaine, Sita et Renault ont créé un joint-venture qui organise la déconstruction d'une partie des véhicules qui arrivent en fin de vie...

Le textile vestimentaire est connu et souvent mis en avant ; or, le textile déborde largement les secteurs de l’habillement et du linge de maison… Il paraitrait que Pourtant, 49.000 tonnes de déchets textiles professionnels finissent ne passent pas par la case « valorisation » puisqu’ils sont éliminés, tout simplement.

 Fort de ce constat et n’ignorant rien de ce qui pend au nez de ceux qui se content d’éliminer au lieu de recycler et valoriser, le constructeur Renault, la SNCF et six autres partenaires ont associé leur savoir-faire pour constituer « une filière rentable et pérenne » de récupération et de valorisation des textiles des véhicules en fin de vie (les mousses et l'habillage de sièges notamment) et des vêtements professionnels (uniformes, vêtements de protection, vêtements d'image…).
Objectif affiché : valoriser au moins 80 % des matières premières contenues dans ces déchets, lesquelles seraient donc recyclées : c’est ce qu’indique la direction de l'environnement du constructeur, « pour créer de nouveaux produits, également recyclables, par exemple sous forme d'isolants acoustiques et thermique pour l'industrie, l'automobile, le bâtiment et l'aéronautique ».

 ValTex, tel est le nom de la structure mise sur pied pour ce faire bénéficie d’un budget d’environ 1,7 million d'euros pour démarrer sa carrière (il s’agira de valoriser des textiles et mousses en isolants recyclables labellisées) ; le pôle de compétitivité Techtera sera chargé d’évaluer les gisements potentiels, de mener les premiers travaux de recherche mais aussi de définir des moyens et méthodologies de déconstruction, et de concevoir les maquettes de futurs produits intégrant mousses et textiles qui seront plus faciles à démanteler.

 Le dossier est stratégiquement de première importance. Personne parmi ses initiateurs ne minimise la difficulté majeure, à savoir la diversité que revêt le mot « textile », qui intègrent des formes différentes de traitement (tissage, tricotage, tressage, collage, compression…), de formes (veste, pantalon, housse de siège, rideaux…), de matières (naturelles issues des plantes ou des minéraux comme le coton, le lin, la pierre d'amiante, le verre ou synthétiques comme le polyester et le polyamide).
Inutile de préciser que ceux qui détiendront le savoir faire en la matière seront en passe de gagner une belle partie ; car le marché potentiel est de première importance… avec en sus, des apports en matières premières loin d’être négligeables…

Il est bon de rappeler aussi,  que la directive VHU impose à tous les Etats membres de l'Union de valoriser les véhicules en fin de vie à hauteur de 95 % et de les recycler à 85 % en 2015. Autant dire, demain…
Ce taux ne pourra être atteint sans que l’on se penche sérieusement sur les parties les plus compliquées que l’on avaient délaissées au profit des ferrailles et métaux : un premier projet baptisé « Valver » (pour valorisation du verre automobile) a été lancé par Renault pour faireVHU entrer les pare-brise, lunettes arrière, vitrages latéraux et vitres de custode dans un circuit fermé qui permette de les réutiliser en fin de vie (voir également http://www.dechetcom.com/infos/depeche.html?fileid=416088). Un joint-venture entre Renault et Sita - Re-Source Industries – en a résulté (elle met en œuvre dans les 379 centres agréés via Indra, leur filiale commune, la déconstruction d'une partie des 10 millions de véhicules qui arrivent en fin de vie chaque année en Europe.

« La logistique est longue et complexe à mettre en place car les gisements sont très diffus », indique Renault (on dénombre 3615 points de collectes en France, dont 1 300 démolisseurs). « L'enjeu consiste à rendre accessible et disponible un gisement de matières à un coût supportable dans une perspective soutenable ». « Les déterminants de ce problème sont nombreux : variables relatives à la matière, aux transports, au réseau physique, qu'elles sont notamment l'atomicité et la localisation des sites, les processus et opérations mis en oeuvre dans les installations, les niveaux de stocks souhaitables, les capacités et débits… ». N’empêche : la matière récupérée est envoyée dans l'une des sept sociétés de traitement de verre associées au dispositif, laquelle produit essentiellement des fibres destinées à la fabrication de laine de verre.

 Pour plus d'informations, voir notre article de février 2012 : Bientôt une filière de valo pour les textiles pro ?.