Le recyclage du papier-carton progresse encore
Dans un contexte national moins favorable, l'activité de l'industrie du recyclage des papiers et cartons reste à la hausse, avec un taux d’utilisation proche des 61% au premier semestre 2007. Malgré un ralentissement notable, l’évolution de fond enregistrée en France depuis 10 ans (+53%) devrait se poursuivre dans le futur...
La fibre recyclée renforce sa position stratégique dans la production des papiers et cartons neufs avec un taux d’utilisation de 60,9% au premier semestre de cette année (contre 59,9% au premier semestre 2006, et 60,1% sur toute l'année 2006).
Cette nouvelle progression de 1% n'est pas énorme, mais il convient de la saluer : elle intervient dans un contexte de ralentissement pour l’industrie papetière, sous l’effet des restructurations intervenues fin 2006 et début 2007 qui ont affecté certains secteurs. La consommation de papiers et cartons récupérés marque un recul global de -2,5% (3 032 KT en volume) du fait de la baisse (-7,9%) des sortes ordinaires (emballages usagés récupérés), alors que les sortes à désencrer maintiennent la dynamique entamée l’an passé (+7,3% au premier semestre 2007).
A l'inverse, après des années de progression, la récupération marquerait le pas : avec une baisse en volume de 2,2% par rapport au premier semestre 2006, le taux de récupération reculerait à 60,0% (contre 62,6% par rapport à la même période 2006). Ce recul, s’il devait être confirmé, serait préoccupant puisqu’il accentuerait le décalage de la France par rapport à ses grands voisins européens (6ème rang) où les politiques de développement du recyclage sont plus anciennes et plus volontaristes.
Au niveau des échanges, la France confirme sa position de pays exportateur, conséquence du développement des évolutions de capacités de recyclage sur notre territoire très largement dû à la faiblesse structurelle historique de notre récupération. Le solde de la balance commerciale reste positif, malgré un léger repli de -3,5% (408 KT) ; il est caractérisé par l’excédent des sortes ordinaires et supérieures tout en étant affecté par le déficit continu des sortes à désencrer qui s’est particulièrement aggravé au cours de la période.
Dernier point, la France a conforté sa position traditionnelle de plate-forme d’échanges avec des volumes d’import (495 KT) comme d’export (903 KT) importants, même s’ils accusent une certaine baisse (respectivement -10,3% et -7,3% par rapport au premier semestre 2006). En ce qui concerne la cartographie des échanges entre partenaires européens, elle n’a pas connu d’évolutions notables : l’Allemagne reste le premier fournisseur et l’Espagne le premier pays destinataire. En revanche, les exportations vers l’Asie ont connu, sur les six premiers mois 2007, un bond spectaculaire avec une progression de 44,2%, pesant ainsi 25% des exportations, ce qui ne représente cependant que 6,6% des quantités récupérées en France.