Le recyclage des batteries passe la vitesse supérieure …
C’est ainsi qu’à Grenoble, le CEA, en collaboration avec Renault, a mis au point une unité pilote de production au sein de laquelle il est possible d’expérimenter les batteries de nouvelle génération (lithium-fer-phosphate), mise au point afin de fournir aux véhicules qu'elles équiperont, non seulement une autonomie de plusieurs centaines de kilomètres, mais aussi une stabilité et donc davantage de sécurité qu’avec les batteries proposées avec le manganèse à la place du phosphate de fer.
Les travaux de recherche sont dirigés par un passionné de la séparation des métaux, Marc Fontecave, professeur au Collège de France, membre de l'Académie des sciences et spécialiste de la biochimie minérale, préside aux travaux de recherche. Le but du tandem constitué par le CEA et la Sarp est de mettre au point des techniques favorisant un recyclage optimal : « notre travail de recherche a notamment pour but de parvenir à séparer les différents métaux et à récupérer à la sortie un lithium ultra-pur. Derrière cela, il y a un enjeu de rend
ement : notre capacité à extraire d'une batterie usagée 80 % à 90 % de la valeur qu'elle contient sera déterminante », a exprimé le chercheur.
Afin d’aller au bout du bout du raisonnement, on envisage aussi, dès à présent le recyclage optimal de ces nouvelles versions qui ne sont pas sur le marché : à ce stade, Sarp Industries est essentielle. « Si, demain, un dixième du parc automobile est électrique et que chaque batterie contient dix kilos de lithium, la question du recyclage deviendra stratégique », a récemment expliqué le directeur général de Sarp Industries, Jean-François Nogrette. « L'objectif est d'arriver à recycler au moins 50 % de la masse des matériaux, conformément aux objectifs réglementaires européens » (…) « L'éclairage scientifique, en tant qu'industriel, nous fait gagner un temps précieux. De plus, la participation du CEA donnera du crédit au produit ».
L'idée est aussi, bien évidemment de faire du gagnant-gagnant : aussi, la propriété intellectuelle du projet sera partagée pendant vingt ans par les deux structures, étant entendu que Sarp Industries bénéficiera de l'exclusivité des applications développées en matière de recyclage.