Le recyclage de l'aluminium gagne du terrain

L'aluminium est un élément chimique qui n'a été découvert qu'il y a 170 ans dont la production industrielle ne date que d'une centaine d'années. Ce métal pauvre, principalement extrait de la bauxite, est majoritairement produit en Chine, Amérique du Nord et en Australie. L'aluminium se retrouve certes dans nos canettes de boissons gazeuses, mais aussi dans l'automobile, l'électronique, les constructions, la cuisine (papier d'aluminium, casseroles...). Le recyclage étant devenu le versant quasi obligatoire de nos activités de consommation, l'aluminium n'a pas échappé à cette pratique. Ce dernier, recyclé depuis les années 1900, a connu une progression spectaculaire ces dernières années: il est passé de 50% en 1980 à plus de 70% en 2000. Aussi bien en France qu'en Europe, que ce soit auprès des industriels ou des particuliers, la prise de conscience de l'économie ainsi réalisée est bien réelle...

Il existe différentes filières industrielles de récupération de l'aluminium. En France, l'aluminium ménager est également récupéré, via la collecte sélective des emballages. Dans les centres de tri, l'aluminium est trié grâce à des machines, équipées de courants de Foucault (courants électriques créés dans une masse conductrice). Il est ensuite broyé avant d'être refondu par des affineurs, transformé en lingots, et devenir aluminium de seconde fusion. Ce dernier est utilisé pour la fabrication de pièces de fonderie destinées au secteur automobile.
L'aluminium bénéficie d'une excellente recyclabilité, puisqu'il suffit de le faire fondre. C'est sans compter les économies...
Son recyclage est beaucoup moins coûteux que son extraction...
Une tonne d'aluminium recyclé permet d'économiser quatre tonnes de bauxite.
95% d'énergie en moins pour fabriquer cette mêm tonne, en version recyclé...
Pourquoi se priver?

 Selon l'association française de l'aluminium, en Europe, plus de 40% des besoins en aluminium sont déjà couverts par le recyclage (près de 45% en 2008). Les chutes de production, ainsi que les chutes de transformation sont recyclées à 100%. Le marché des déchets en aluminium est très actif ; en principe, tout produit collecté en fin de vie est effectivement réemployé. Ce marché est très concurrentiel, comme le prouvent des vols récurrents de métal, et il absorbe sans problème la totalité des collectes issu des produits en fin de vie. On comprendra bien pourquoi, mais les grosses pièces issues de l'aéronautique, des transports, de l'automobile, du bâtiment ont toutes des taux de recyclage dépassant les 90%. Et ce parce qu'elles sont plus faciles à collecter et à identifier.

 Tout est pour le mieux? Certes non! Des problèmes se posent... Les petites pièces par exemple sont un souci car elles sont typiquement mélangées à d'autres matériaux. C'est le cas des ordinateurs, postes de télévision, machines à laver...ou même des utilisations ménagères du composant chimique (papier d'aluminium, emballage). Mais sous l'impulsion des politiques pro-environnementales, le tri et la récupération de ces composants se sont considérablement améliorés. En Europe, 60% des canettes en aluminium sont récupérées, chiffre qui ne cesse d'augmenter ces dernières années. La limite au recyclage de l'aluminium est le flux des produits venant en fin de vie. La durée de vie moyenne des produits en aluminium est très longue (une trentaine d'années) et compte tenue de la demande croissante pour ce matériau, on ne peut qu'espérer que les pratiques de tri ne s'améliorent encore. On peut rappeler que l'aluminium en fin de vie constitue une matière première secondaire d'une grande valeur, et qu'elle permet de produire du métal à moindre coût. C'est un procédé très prisé en Chine et en Inde.

L'assocation européenne de feuille d'aluminium (EAFA- European Aluminium Foil Association e.V) est porteuse, elle aussi, d'un discours positif. Le pourcentage de recyclage pour les plateux et les conteneurs semi-rigides en aluminium a augmenté de 45% en 2008. L'association indique que les taux de recyclage varient selon les pays, mais que ces avantages sont relégués par les autorités locales dans toute l'Europe afin de faire évoluer les mentalités et les pratiques.