Le Parlement européen au chevet de l'industrie sidérurgique
Dans une résolution adoptée la semaine passée, le Parlement européen invite la Commission à prendre en compte la situation du secteur sidérurgique dans le réexamen actuel des aides d'Etat, à surveiller de près l'évolution des sites menacés et à présenter un plan d'action européen pour la sidérurgie le plus vite possible. Cette résolution des groupes PPE et S&D, une réponse aux propositions de la Commission visant à "réindustrialiser l'UE", a été adoptée par 351 voix pour, 125 contre et 34 abstentions...
La résolution demande à la Commission européenne de prendre en compte l'industrie sidérurgique dans le réexamen actuel des aides d'Etat. Celle-ci devrait s'assurer que les restructurations et les délocalisations des entreprises sidérurgiques soient menées dans le respect du droit de la concurrence de l'UE et devrait aussi surveiller les éventuels abus de position dominante. Le Parlement invite également la Commission à surveiller de près l'évolution des usines situées notamment à Florange, Liège, Rodange, Schifflange ainsi que dans d'autres pays européens, afin de sauvegarder la compétitivité de la sidérurgie européenne et son importance pour l'emploi. "Les entreprises qui s'engagent dans des restructurations devraient agir de manière socialement responsable, avec un dialogue social suffisant", estiment les euro-députés.
Les parlementaires accueillent favorablement l'initiative de la Commission d'élaborer, d'ici à juin 2013, un plan d'action européen en faveur de la sidérurgie mais souhaitent que celui-ci soit présenté le plus tôt possible. Par ailleurs, ils demandent à la Commission à reconsidérer sa décision de ne pas étendre, au-delà du 31 décembre 2012, le système de surveillance préalable des importations de certains produits sidérurgiques. De plus, ce plan d'action devrait inclure la mobilisation de tous les instruments disponibles, tels qu'une augmentation des dépenses de recherche, de développement et d'innovation, des investissement ciblés par la Banque européenne d'investissement, une politique active en matière de formation et une éventuelle utilisation d'autres instruments tels que le Fonds social européen et le Fonds européen d'ajustement à la mondialisation, selon le texte adopté.
L'UE a exporté 33,7 million de tonnes d'acier d'une valeur de 32 milliards d'euros en 2010 et a importé 26,8 millions de tonnes (18 milliards). Le nombre d'emplois dans ce secteur est passé d'un million dans les années 70 à environ 369 000 postes en 2012. Le secteur doit faire face à une chute de la demande et à une forte concurrence des importations de pays tiers appliquant des règlementations et des normes différentes. "Une réduction importante de la sidérurgie européenne aurait des conséquences sur les industries en aval, qui deviendraient dépendantes des importations de pays tiers et les rendraient vulnérables", souligne les députés.