Le non enfouissement passe peu à peu, à l'Est

Le message est passé, du moins dans certaines contrées. Toujours est-il que le projet visant à interdire les déchets recyclables dans les décharges a obtenu le soutien de l’industrie des emballages et celui de Varsovie, important pour convaincre les États de l’Est réfractaires à l’idée...
L'interdiction de mettre en décharge les déchets recyclables fait son chemin, à la satisfaction des industriels de l'emballage. Qu'il s'agisse de Tetra Pak, des industriels de la canette boisson ou de PlasticsEurope, qui souhaiterait même accélérer le mouvement, une vague de fond se profile. Sauf qu'à l'Est de l'Europe, un constat s'impose : la collecte sélective est encore jugée très (trop) coûteuse, d'où un recours encore très large, à la mise en décharge.


Au demeurant plusieurs documents convergent à cet égard et établissent que la gestion des déchets est l’un des secteurs où la corruption est régulière (et non pas générale). « Dans quelques États membres, les mécanismes de contrôle ont révélé des cas dans lesquels des agents publics utilisaient les budgets des administrations locales pour conclure des opérations avec des sociétés auxquelles ils étaient liés (…). La plupart de ces affaires concernaient des accusations ou allégations de financement illégal des partis, d’enrichissement personnel indu, de détournement de fonds nationaux ou européens, de favoritisme et de conflits d’intérêts ».
« Dans quelques États membres, on a observé des cas dans lesquels certains chefs de la criminalité organisée à l’échelon municipal ont créé leur propre parti politique ou infiltré les conseils municipaux pour exercer une influence sur les autorités de police ou le pouvoir judiciaire locaux, et pour manipuler les marchés publics ». Voir par exemple ce document (en englais).
« Il est clair que sans une meilleure transparence, le secteur des déchets restera sujet à des phénomènes de corruption », a souligné le directeur de recyclage, des produits et de l’environnement de la Confédération européenne des industries du papier (CEPI), Jori Ringman-Beck...

Limiter l'enfouissement sera-t-il générateur d'un recours plus systématique à l'incinération des déchets, ou à la mise en oeuvre de politiques destinées à pratiquer le recyclage à plus grande échelle ? D'aucuns se posent déjà la question, craignant que l'incinération des déchets ne bloque l'expansion du recyclage matière (ce débat n'est pas nouveau). On y verra sans doute plus clair dans quelques mois puisque les conclusions du Conseil quant au plan d'actions de la Commission devraient être adoptées lors du Conseil environnement le 20 juin prochain...
