Le minerai de fer au centre de toutes les convoitises !
Suite à l'accord entre le sidérurgiste chinois Baosteel et l'australien Rio Tinto sur une augmentation de prix du minerai de fer allant jusqu'à 96,5% en 2008, soit presque le double qu'en 2007, on apprend, selon le Financial Times, qu'Arcelor Mittal étudie la possibilité de mieux sécuriser ses approvisionnements...
La forte demande des aciéries chinoises soutient depuis 6 ans la montée des prix du minerai de fer. Pour mémoire, entre 2003 et 2007 la Chine a importé 1 milliard 340 millions de tonnes de minerais de fer, soit 42 % du volume total du minerai acheminé dans le monde entier sur la même période. Et, bien sur, cela se traduit par des hausses à répétition.
Cette année, au mois de février, Baosteel avait accepté une hausse de 65% du prix du minerai de fer importé auprès du géant minier CVRD. Puis, la semaine dernière Baosteel a accepté avec Rio Tinto et BHP Billiton de payer plus cher pour le minerai en provenance d'Australie qui est plus proche et ceci pour une année contractuelle commençant au 1er avril. Ainsi, les prix seront de 144,66 centimes de dollar par tonne métrique sèche d'unité pour les fines Pilbara et Yandicoogina, et de 201,69 centimes de dollar pour les calibrés de Pilbara. Cela représente une progression de 79,88% pour les fines Pilbara et Yandicoogina, et 96,5% pour les calibrés de Pilara. En même temps, si les prix grimpent, c'est bien parce que la demande d'acier chinois ne cesse d'augmenter. Certains experts indiquent néanmoins que le pourcentage du coût du minerai de fer dans la tonne d'acier est resté stable. Il n'empêche que les sidérurgistes lorgent de plus en plus sur la marge des entreprises minières, et supportent difficilement le rapport de forces favorable à ces dernières.
Du coup, la question du contrôle et de la sécurisation des approvisionnements est plus que jamis d'actualité. Selon, un banquier interrogé par le Financial Times, le groupe ArcelorMittal étudie une prise de participation dans Rio Tinto. A moins, que suite à la fusion Rio Tinto, BHP Billiton, les autorités de contrôle des marchés obligent le nouveau géant minier à réaliser des cessions d'actifs. Du côté des chinois, Sinosteel a lancé une offre hostile sur l'australien Midwest et Baosteel devrait acheter rapidement des actions de son partenaire australien Fortescue. Sans oublier le groupe public chinois d'aluminium Chinalco qui envisage de relever sa participation dans Rio Tinto. Chinalco s'est associé en début d'année à l'américain Alcoa pour investir 14 milliards de dollars dans Rio Tinto.