Gaspillage alimentaire : des déchets navrants…
Il paraîtrait qu’au plan mondial 25% de la nourriture produite serait jetée, ipso facto, sans avoir été consommée. Si l’on met ce pourcentage en rapport avec les 13% de la population mondiale souffrant de sous-alimentation, on ne peut que conclure au côté choquant de la chose….
De grandes maisons multinationales, spécialisées dans le fast-food, mettraient par exemple, des anti-vomitifs, entre autres rehausseurs de goûts et adjuvants de tous poils dans certains des produits alimentaires utilisés, de sorte que l’on puisse en manger en quantité sans être incommodé, de manière à ce que même les plus sensibles au côté grassouillet de la chose ne sortent pas de là à moitié malade… L’idée, on l’a bien compris, est de conserver sa clientèle : revers de la médaille, lorsque le produits est sorti du frigo, il est nécessaire de le consommer dans le quart d’heure ou la demi heure. A défaut, c’est …Poubelle. Direct…
Dans un autre registre, les cocktails servis abondamment à chaque occasion officielle. Que ce soit dans le privé ou le public, la règle est la même : interdiction de donner ce qui n'a pas été consommé aux plus démunis… Direction poubelle, là encore.
Vous me direz : cela génère des déchets fermentescibles de qualité, susceptibles de servir de base à la fabrication d’un bon compost. Oui …mais… Non. Car la collecte séparée de ces déchets est loin d’être systématique
Chez nos voisins belges, où le sujet est traité avec sérieux et statistiques, le gaspillage alimentaire est estimé à 15 kg/hab./an dans la région bruxelloise, contre 15 à 20 kg par an, en Wallonie. Il s’agit à chaque fois de produits entamés et/ou périmés.
En Région bruxelloise, le gaspillage alimentaire a été chiffré à 8% de la poubelle ménagère, soit un total de 15 000 tonnes d’aliments parfaitement consommables (les 15kg par personne et par an!) qui sont ipso facto mis au banc et partie intégrante des déchets ménagers. Difficilement acceptable d’un point de vue éthique. D’autant qu’en amont de notre assiette, se cache une production, consommatrice d’énergie, d’eau, d’intrants tels que fertilisants ou pesticides…, et productrice de déchets.
Des gestes simples permettent pourtant de réduire ce gaspillage, avant et après l'acte d'achat : constituer une liste des courses, faire l'inventaire de son garde-manger, respecter la chaîne du froid, ...
« Le gaspillage alimentaire, un coup dur pour votre budget et pour l'environnement », tel a été récemment, le message des 9 intercommunalités wallonnes en charge de la gestion des déchets, décliné sur différents supports de communication qui ont été présentés à l'occasion d'une conférence de presse fin novembre dernier.
Un spot « Bien gérer son frigo » diffusé sur les TV locales et dans les cinémas, une brochure reprenant les conseils ainsi qu'un sac isotherme réutilisable ont été distribués dans les parcs à conteneurs, tandis qu’un concours des meilleures astuces pour éviter le gaspillage alimentaire a été récemment lancé… Sensibiliser le plus grand nombre à une gestion durable des déchets est bien l’idée qui a germé.
Le gaspillage alimentaire en Angleterre, une véritable discipline. Dans ce contexte, le Wrap, Waste & Ressources Action Programme, organisation britannique qui oeuvre pour la réduction des déchets, a commis une étude, dans laquelle il révèle que près d'un tiers des produits alimentaires achetés partent à la poubelle. En regardant de plus près le contenu de celle-ci sur les trottoirs anglais, le Wrap a découvert que 40 % des aliments jetés sont des produits frais pour la plupart encore bons à la consommation. Le Wrap a tenté de savoir pourquoi autant d'aliments sont gaspillés et a lancé une campagne anti-gaspillage, Love food hate waste (oui aux aliments non au gaspillage), avec à la clé un site web dispensant de nombreux conseils pour mieux consommer.
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Sources : Région Walonne - CRIOC - Observatoire bruxellois de la consommation durable - et Wrap