Le feuilleton Stocamine toucherait-il à sa fin?

Le 02/07/2010 à 12:48  

Le feuilleton Stocamine toucherait-il à sa fin ?

usine_stockage_dechet_ultime_stocamine On se souvient de Stocamine, l'unique centre souterrain d'enfouissement de déchets ultimes de France, ouvert en février 1999 à Wittelsheim (Haut-Rhin). Stocamine stocke aujourd'hui plus de 44 000 tonnes de déchets à 550 mètres sous terre et plusieurs questions se posent quant à leur futur proche. Le déclenchement d'un incendie en septembre 2002 dans le bloc n° 15  avait fait  beaucoup de bruit. Il dura plus de deux mois, durant lequel splusieurs centaines d'employés ont été exposés à des fumées toxiques sans protection adéquate. Il y a un pleu plus d'un an, l'ex-PDG de Stocamine Patrice Dadeaux, a été condamné à une amende de 5 000 euros (voir notre article ici) et la société à en payer une de 50 000 euros. L'heure serait à la fermeture prochaine de ce site.

Dans un rapport récemment publié par la DREAL ALSACE- Direction générale de l'environnement, de l'aménagement et du logement d'Alsace- datant du 7 avril 2010, il est indiqué qu'il est "urgent d'engager le processus de fermeture" du site de Wittelsheim (disponible ici). A l'origine, le site était autorisé à stocker en sous-sol et de manière réversible des déchets industriels pour une durée de 30 ans. Après l'incendie survenu en 2002, les activités de stockage ont été suspendues et le site n'accepte plus de nouveaux déchets mais demeure en exploitation. Une société de sous-traitance polonaise KOPEX assure le maintien et l'entretien minier depuis 2007. Mais 44 000 tonnes sont toujours là et leur sort reste à définir. 

La DREAL Alsace estime que "les galeries et les équipements vieillissent" et que cette "évolution irréversible rend plus difficile le maintien des conditions de sécurité et en alourdit" le coût. Le rapport évoque aussi une "déformation pour les travailleurs et rend de plus en plus difficile l'accès aux déchets". La présence de corrosion sur les fûts aggrave d'autant plus la situation. Par ailleurs, si le confinement à très long terme comporte le risque d'une pollution de la nappe, à cause de l'annoyage naturel, cette solution est privilégiée par la société Stocamine et son unique actionnaire; les Mines de potasse d'Alsace (MDPA). Le rapport rappelle à juste titre plusieurs chiffres: entre 80 et 100 millions sont à prévoir pour un chantier d'environ huit ans dans le cas de l'extraction des déchets, et si on divise ces chiffres par deux, on obtient le coût d'un confinement. Cette dernière solution s'avère être une désastre sur le long terme.

Finalement, la solution réside dans le choix entre le confinement et la remontée des déchets. Le processus préconise la prise d'une décision au plus vite, ce qui par la même occasion pourrait servir d'exemple pour "une bonne mise en oeuvre des principes du Grenelle de l'Environnement". La décision finale réside principalement dans les main de l'Etat, qui est le premier actionnaire des MPDA et donc de Stocamine. La suite (et fin?) au prochain épisode.