L'ADEME publie un rapport sur l'élimination des DASRI
Les déchets d'activité de soins, "déchets issus des activités de diagnostic, de suivi et de traitement préventif, curatif ou palliatif, dans les domaines de la médecine humaine ou vétérinaire" sont porteurs de risques potentiels pour les patients, le personnel médical, les agents chargés de leur élimination mais aussi pour l'environnement. C'est pour cela que le processus de tri et de recyclage doit être effectué avec précaution. Ces déchets considérés comme dangereux peuvent se décliner en trois catégories: les déchets d'activités de soins des établissements de santé, les déchets médicaux diffus (issu des professions libérales et les laboratoires d'analyse médicales), et les déchets de soins des ménages et des personnes en autotraitement. A l'heure d'aujourd'hui, il existe deux modes d'élimination des DASRI; le traitement par incinération et le prétraitement par désinfection. Ce dernier est suivi par une élimination de la filière DAOM (filière des déchets non dangereux).
Le rapport indique que 168 000 tonnes de DASRI ont été éliminées en 2008, et que ce dernier chiffre n'a augmenté que de 1% depuis 2003. Le fait que la population ait dans le même laps de temps augmenté de 3,5% tend à prouver un certain équilibre de la filière. En 2008, les DASRI ont été neutralisés dans 58 installations, par incinération pour 85% des tonnages ou par prétraitement par désinfection pour les 15% restants. L'ADEME note que la filière de traitement sollicitée pour l'élimination des déchets pré-traités par désinfection reste en grande majorité l'enfouissement.
On peut noter que les capacités de traitement disponibles sont de l'ordre de 250 000 tonnes, soit largement excédentaire par rapport à ce qui a été collecté. Le rapport montre qu'il existe de fortes disparités au niveau national: alors que les régions Aquitaine, Ile-de-France, et Pays de la Loire sont en surcapacité, les régions Poitou-Charentes, Picardie, Champagne-Ardenne et Franche Comté manquent de centres de traitement. En outre, en 2009 tous les départements d'outre-mer disposent également d'unités de traitement sur leurs territoire. On peut aussi rappeler que les coûts d'élimination sont de l'ordre de 315 euros par tonne pour l'incinération, et de 480 euros par tonne pour la désinfection.
La dernier bilan de l'ADEME datait donc de 2003, et le rapport indique que la capacité globale d'élimination française des DASRI a augmenté de plus de 22 000 tonnes, soit d'environ 9%. Ces capacités augmentent de manière régulière depuis 1994, avec une stabilisation progressive depuis 2002. Le fait que les capacités résiduelles disponibles, qui s'échelonnent entre 70 000 et 90 000 tonnes par an, soit deux fois plus élevé par rapport au gisement réellement éliminé démontre le fait que la filière doit poursuivre ses efforts pour se développer, et notamment founir une couverture de traitement plus équitable sur le territoire.