La REP Ameublement arrive : ce n’est plus le moment de dormir !

Le 27/09/2010 à 14:16  
La REP Ameublement arrive : ce n’est plus le moment de dormir !
Matelas en déchèterie C’est la petite dernière de la famille REP, laquelle s’agrandit : en effet, la REP Ameublement ne restera pas au fond du tiroir. Dans cette logique, Recyc matelas qui a bien compris qu’on dort comme on fait son lit, est sur le coup en proposant une alternative à l’enfouissement des matelas et des sommiers usagés : déconstruire et valoriser les matériaux qui en résultent pour limiter les déchets, tel est le défi à relever…

 5 millions de matelas et sommiers sont enfouis chaque année en France, l’équivalent de 75 000 tonnes de déchets qui pourraient à terme être traités par des solutions pertinentes telles que celles mises en oeuvre par Recyc Matelas Europe (voir : Recy-matelas : le recyclage en toile de fond.

On ne rêve pas : dans le prolongement de ce qui a été mis en place pour les DEEE, notamment, et suite aux décisions du Grenelle de l’environnement, l’Assemblée nationale a voté en mai dernier dans le cadre de la loi Grenelle 2 la mise en place d’une « REP Ameublement» afin que les fabricants et les distributeurs soient responsables de leurs déchets issus des biens d’ameublement, dont la literie. Selon les pouvoirs publics, ce décret d’application serait effectif courant juillet 2011. Ce n’est donc plus le moment d’enfouir ni même de dormir, mais au contraire de se bouger !

95% des matières d’un matelas et d’un sommier sont recyclables ; pourtant on en jette l’essentiel, en décharge. Faute d’alternative proposée en France pour valoriser ces déchets. Non seulement la biodégradation de ce type de déchets n’est pas rapide, mais en outre, c’est vraiment ridicule, surtout si on peut faire autrement.
Ainsi, Recyc Matelas Canada traite depuis 2007 plus d’un million d’unités par an sur ses sites de Montréal, de Toronto et de Floride (Etats-Unis). Née d’une joint venture avec la société canadienne, l’entreprise française Recyc Matelas Europe lance une nouvelle filière de déconstruction et de valorisation en France.
Soutenue en France par OSEO, ARD (Région Ile de France) et les pouvoirs publics, l’entreprise ouvre sa première usine au port autonome de Limay, dans les Yvelines (78) en octobre 2010.
350 000 unités seront traitées chaque année sur ce premier site de déconstruction de matelas et sommiers usagés et de valorisation des matériaux. Textile (coton, feutre), bois, métal, ferraille, mousse de polyuréthane… pourront ainsi être réutilisés notamment pour l’industrie automobile, la fabrication de tapis, de panneaux de bois, l’isolation thermique, l’énergie biomasse, la sidérurgie, l’aciérie et le ferraillage.
L’activité nécessite deux types d’outillages :
Industriels : convoyeurs tapis, convoyeurs à rouleaux, broyeurs à métaux et bois, presses à balles, compresseurs, pinces pneumatiques
Spécifique : « séparateuse » de matelas, conçue et développée par l’entreprise pour le démantèlement des matelas. Il s’agit d’un outil adapté spécialement pour le marché européen.

Cécile Dumoulin Avec le soutien des pouvoirs publics, un site pilote dans la région du Mantois (Yvelines) va être mis en place. Dans ce cadre, des communes, des communautés d’agglomérations et des distributeurs s’engagent à recycler et à valoriser ces matières.
« Aujourd’hui, les collectivités et les distributeurs payent un coût de traitement à la tonne et la Taxe Générale sur les Activités Polluantes. Ces organisations tout comme les opérateurs de la collecte n’ont pas de solutions écologiques et 100% des matelas et sommiers usagés finissent leur vie dans des Centres d’Enfouissement Technique. Outre les problèmes de dégradation lente des matières, cette solution n’est guère satisfaisante puisqu’elle nécessite des capacités de stockage très importantes du fait du volume de ces déchets », explique bien volontiers le directeur général de l’entreprise, Franck Berrebi.
« L’implantation de Recyc -Matelas Europe dans la région déjà spécialisée dans les éco-industries va permettre d’avoir un site précurseur en matière de déconstruction et de valorisation de ces déchets. Cette activité s’inscrit parfaitement dans le cadre du Grenelle 2 voté cet été. (Engagement national pour l’environnement publié JO le 12 juillet 2010) », confie à son tour la Députée UMP des Yvelines, Cécile Dumoulin.

Eric RoulotLa société va, avec les pouvoirs publics locaux du Mantois, mettre en place ce site pilote. Les villes, les industriels, les distributeurs vont assurer dans le cadre de la collecte notamment des encombrants et de la récupération des matelas et sommiers usagés un stock qui sera valorisé dans des filières bien identifiées.
Pour le maire PC de Limay Monsieur Eric Roulot, ce n'est pas difficile : « Recyc Matelas Europe est une alternative sérieuse à l’enfouissement. De plus, cette nouvelle activité va également générer 24 postes, principalement des personnes éloignées de l’emploi. L’implantation de l’entreprise confirme la place que la ville de Limay tient dans le domaine de l’éco-industrie. Comme pour beaucoup d’autres déchets, le traitement et le recyclage des matelas en fin de vie vont contribuer à la préservation des ressources naturelles et générer des bénéfices environnementaux ».

Vous l'aurez compris, pour une fois en France, quelle que soit la famille politique interrogée, tout le monde est content. On croit réver... 

 Et puis, le site fera bientôt des petits... Pour répondre aux politiques éco-environnementales, les prochains sites de production seront implantés, à l’instar de Limay, à proximité de voies navigables permettant ainsi l’acheminement des matelas et sommiers usagés par péniches. Il en sera de même pour le transport des matières, afin de limiter l’émission de CO2 et d’améliorer ainsi le bilan carbone de l’entreprise.
Le choix du modèle économique fondé sur la multiplication des sites de production situés en priorité dans des zones fluviales - une dizaine d’ouvertures est prévue en France – a été fait pour maîtriser l’impact écologique lié à la logistique de transport d’unités.
L’ouverture du premier site sera suivie d’une politique de déploiement dans d’autres régions françaises et pays en Europe :
2011 : Régions Nord, Méditerranée, Est et Allemagne
2012 : Régions Grand Ouest, Centre, Sud-ouest et Espagne