La région Wallone ne détient plus que 2,5% du capital d'Arcelor
Jean-Claude Marcourt, Ministre de l’Economie et de l’Emploi de la région Wallone, a confirmé officiellement le 25 août dernier la vente de 5.190.000 actions d’Arcelor, soit 25,3% de la participation que la région détient au sein de cette société. Cette opération a été réalisée à la fin du mois de juillet. La cession va permettre de mobiliser des moyens financiers nécessaires au plan de relance économique qui sera présenté le mardi 30 août 2005 par le Gouvernement wallon. Le produit de la vente sera réinvesti intégralement dans l’économie wallonne et en priorité dans les bassins sidérurgiques...
Pour le gouvernement wallon, "l'opération a été effectuée dans le respect de la recherche du meilleur équilibre entre les intérêts des travailleurs du groupe Arcelor en Wallonie et de la valorisation optimale des avoirs de la Région. "Selon le chef de groupe MR (opposition) au parlement wallon : «Je suis en mesure d'affirmer, qu'à la mi-juillet, les ministres socialistes Van Cauwenberghe, Daerden et Marcourt ont donné instruction à la Sogepa (la Société wallonne de gestion et de participation), qui l'a fait, de vendre à peu près un tiers des actions d'Arcelor et de prendre une assurance pour le maintien du cours de la valeur sur les deux-tiers restants, de façon à ce que, dans les 18 mois, ils puissent les vendre entièrement. Ce qui leur donne comme moyens une nonantaine de millions d'euros pour leur plan du 30 août. Et leur laisse un potentiel de quelque 200 millions pour le reste.»
Au niveau de la majorité politique régionale, l'unanimité est de mise pour juger de l'opportunité de l'opération : la Flandre avait cédé ses parts il y a un an à un cours de l'ordre de 14 euros alors que la cession wallone s'est réalisée à un cours aux environs de 18 euros . Et les dernières nouvelles font état d'une dégradation de la conjoncture sidérurgique.
C'est au niveau syndical que des réactions négatives se font entendre, principalement sur la forme car ils ont été mis devant le fait accompli : «Même si la vente de ces 25% de parts permet une rentrée exceptionnelle et unique, le moment choisi, mais surtout le procédé, paraît choquant, inopportun, malvenu. La CSC-Métal est d'autant plus surprise que la Région wallonne, et plus particulièrement le PS, a toujours rejeté cette option maintes fois avancée par des mandataires du MR et du CDH» vient de déclarer Paul Liakos, secrétaire général de la CSC-Métal.
Maintenant deux questions se posent : le réemploi des fonds dégagés, le maintien ou non de la région wallone au capital d'Arcelor : pour Jean-Claude Marcourt, «Il est prévu d'injecter le produit de la vente dans les moyens disponibles pour financer le redéploiement économique de la Wallonie. Il s'agit du plan Marshall, dont nous annoncerons des mesures fortes le 30 août prochain. Mais que les travailleurs se rassurent, ces moyens iront prioritairement au redéploiement des bassins sidérurgiques». Certains pensent qu'il serait utile de maintenir une participation au capital afin de s'assurer du respect des engagements pris par le groupe sidérurgique quant à l'accord sur le calendrier de fermeture des deux hauts-fourneaux de Liège. Ils indiquent que les parts détenues ont permis à l'exécutif wallon d'influencer la décision d'Arcelor et de repousser à 2009 la fermeture totale des opérations à «chaud» de Liège. «La vente de ces actions ne semble en tout cas pas de nature à conforter cet accord, en particulier dans l'hypothèse où toutes les parts seraient vendues», déclarent le secrétaire fédéral Jean-Michel Javaux et le député wallon Bernard Wesphael.