La prochaine marée énergétique sera verte
Les gouvernements et les entreprises devront intégrer une nouvelle donnée, ces 10 prochaines années, en ce qui concerne le domaine de l'énergie. Les technologies vertes se multiplient, se perfectionnent et sont amenées à être compétitives, souvent bien plus tôt que prévu. Il est vrai que le marché des énergies renouvelables a le moral en baisse ; il semble avoir perdu son attrait auprès des investisseurs depuis le second semestre 2008. Cela ne devrait pas trop durer.
Une étude rendue publique, jeudi 11 novembre à San Francisco, intitulée "What's next for alternative energy?" dresse un bilan positif pour les années à venir. Publiée par le cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG), elle annonce que les énergies renouvelables vont se développer à un rythme variable, mais pour certaines, elles devraient être compétitives avec les technologies ou énergies plus traditionnelles dans les prochaines années. Et ce, avec ou sans le soutien du public. Pour le BCG, même si les énergies conventionnelles resteront prédominantes en 2020, le gaz naturel jouant un rôle de premier plan, l'irruption plus ou moins massive d'énergies alternatives est à prévoir. Une évolution que les entreprises et gouvernements devront suivre de près.
L'étude se penche sur plusieurs secteurs (transports, éolien, photovoltaïque) et tire des conclusions assez diverses. Le développement du captage et du stockage de CO2 est indispensable à terme pour réduire les émissions de GES. L'éolien terrestre, qui est déjà compétitif dans certaines régions devra être réservé à certaines zones. En ce qui concerne les transports, on peut citer l'engouement pour la voiture électrique : lors du dernier Mondial de l'Automobile, en octobre dernier à Paris, quasiment tous les grands constructeurs ont présenté au moins un modèle hybride et/ou électrique. Ce nouveau moyen de circuler pourrait attirer 5 à 10% des acheteurs d'ici 2020, mais le rythme de renouvellement du parc automobile et de développements des infrastructures en limiteront les effets à moyen terme. En revanche, les panneaux solaires continuent sur leur lancée ; ils devraient atteindre la parité de réseau dans les 5 à 10 prochaines années.
Tout n'est pas rose pour autant. Le développement de ces nouvelles techniques et énergies posent naturellement des questions sur le recyclage (panneaux, voitures électriques), la préservation de la santé et de l'environnement. Mais "les progrès technologiques et les effets d'échelle rendront l'électricité d'origine solaire compétitive avec les énergies traditionnelles en coût complet" avance Emmanuel Naarenko, associé en charge du bureau de Paris. Le côté positif est que cela peut inciter les petites entreprises et les particuliers à s'équiper, accélérant ainsi le phénomène, alors que la parité n'était attendu que pour 2020.
On ne peut parler du développement des énergies renouvelables sans nous pencher sur le cas des biocarburants. Issus de produits non alimentaires, ils deviendraient compétitifs avec les carburants traditionnels d'ici 2020 à 2025. La filière ne se développe pas sans poser de nombreuses questions, mais elle est quand même vouée à prendre de l'importance. Une donnée que les pétroliers feraient bien d'intégrer dans leur processus d'investissements. En effet, c'est leur modèle économique qui va se trouver le plus largement modifié par ces changements. Les énergéticiens ont d'ores et déjà commencé à acquérir des parcs éoliens et solaires.
Pour plus d'informations, vous pouvez vous rendre sur le site de l'ADEME, qui a publié plusieurs avis récents sur les énergies renouvelables : "sur les biocarburants de première génération" (en format pdf) et "sur les serres photovoltaïques" (en format pdf).