Déjà mature dans certains pays comme l’Allemagne, la méthanisation est en développement en France. Il existe de bons potentiels de développement dans le secteur agricole, qui représente son principal gisement. Pour l’Ademe, il convient ainsi de mobiliser en priorité les effluents d’élevage et les résidus de culture et, dans une moindre mesure, des cultures telles que prairies ou cultures intermédiaires. Autre potentiel de développement : le développement de collectes séparées des biodéchets des gros producteurs ou des ménages, pour lesquels la LTECV fixe un objectif de généralisation du tri à la source d’ici 2025.
Les retours d’expériences réalisés par l’Ademe sur un panel de 80 installations de méthanisation en fonctionnement (intégrant l’augmentation de tarif électrique de 2015 - voir notre article) montrent que, dans la très grande majorité des cas, la rentabilité économique est satisfaisante, en particulier pour les projets à la ferme ou de petits collectifs (moins d’une dizaine d’agriculteurs). Aujourd’hui, les aides publiques (dispositif de soutien aux investissements ou à l’énergie produite) restent cependant essentielles pour assurer la concrétisation des projets. L’Agence recommande que les dispositifs de soutien public soient les plus stables possibles pour assurer une bonne visibilité aux porteurs de projets comme aux financeurs.
La filière de la méthanisation associe de nombreux acteurs : agriculteurs, gros producteurs de déchets organiques, gestionnaires des réseaux gaz et électricité, collectivités, particuliers… Monter une unité est un projet souvent long, complexe et aux investissements lourds. L’Ademe recommande donc aux porteurs de projets de maîtriser les risques et d’optimiser la rentabilité des installations (amélioration des comptes d’exploitation) en veillant à :