La Justice environnementale à la peine !


Pour la magistrate, la justice pourrait choisir de multiplier les petits procès. Comme celui qui a eu lieu mardi devant le tribunal des affaires de la sécurité sociale de Lille pour six dossiers. Mais, à cette occasion, 250 personnes, essentiellement des salariés victimes de l'amiante et des veuves de salariés, venues de Dunkerque, ont manifesté devant le tribunal pour dénoncer la baisse des indemnisations. Alors qu'une indemnisation de 45.000 euros était accordée auparavant pour les victimes ayant un taux d'incapacité de 5%, "aujourd'hui, pour une personne ayant travaillé dans le même atelier, chez le même employeur, et qui a la même pathologie, c'est zéro.
Ainsi, c'est une justice à vitesse variable qui est rendue, incapable de répondre efficacement à la question de fond : déterminer les responsabilités des employeurs, mais aussi de l'Etat. Un constat s'impose : la complexité de ces affaires qui nécessitent des investigations poussées dans des dossiers parfois très anciens.
Maintenant, le cas de l'amiante, aussi dramatique qu'il soit illustre aussi les difficultés auxquelles la Justice environnementale se trouve confrontée dans de nombreux autres cas : pollution des eaux, PCB, instalations classées, déchets. L'association France Nature Environnemnt rappelle qu'elle coordonne chaque année plus d’un millier d’actions en justice devant toutes les juridictions et sur tous les dossiers : pollutions des eaux, OGM, PCB, installations classées, déchets, etc. Mais, " la lourdeur, la complexité, la longueur, le coût parfois prohibitif des procédures et le sentiment de ne pas lutter à armes égales découragent de nombreuses victimes et associations de défendre leurs droits et l’intérêt général devant les tribunaux."
Finalement, quand bien même la Justice environnementale est récente, face aux enjeux qu'elle représente, il est certain qu'il faudra beaucoup d'efforts et de mobilisation pour qu'elle s'impose et trouve sa place au sein de la société.

