La filière de la dépollution des sites et des sols repartira de l’avant

Le 22/11/2015 à 19:08  
La filière "dépollution des sites et sols" redémarrera
sols pollués Nouvelle étude, approfondie, qui résulte de plusieurs semaines d’enquêtes et d’analyses, proposée sous le titre : « La réhabilitation des sites et sols pollués. Désamiantage, dépollution, remédiation : perspectives et axes de développement à l’horizon 2017 ». Elle est signée par Olivier Lemesle et ne manque pas d'enseignements...
Sur plus de 290 pages, l'auteur de l'étude sur la réhabilitation des sites et sols pollués, proposée par Xerfi, établit que l'horizon va s’éclaircir pour la filière de la dépollution des sites et des sols pollués...

Après un trou d’air de 2013 jusqu’au début de l’année 2015, l’ensemble du secteur enregistrera une nouvelle période de forte croissance d’ici à 2017. Le chiffre d’affaires des sociétés du panel Xerfi devrait augmenter d’environ 6% en 2016, puis de 4% en 2017. La multiplication des projets d’aménagement urbain, pour répondre aux besoins élevés de logements et de bureaux sur des terrains décontaminés, explique le dynamisme de la filière. Sans oublier, bien sûr, une forte demande du secteur industriel.

Les projets de dépollution sont en effet de plus en plus nombreux. C’est dans l’industrie que les opportunités sont les plus importantes. La crise industrielle a entraîné le regroupement des activités et la fermeture de certains sites qui doivent être remis en état. Ainsi, environ 275 000 sites étaient recensés en 2015 en France comme susceptibles d’être contaminés, soit un doublement en 10 ans. Les professionnels de la dépollution auront particulièrement à faire avec la filière nucléaire, avec environ 300 réacteurs à traiter et à démanteler dans le monde ces 20 prochaines années. Ainsi, Veolia Environnement ambitionne de réaliser un chiffre d’affaire de 40 millions d’euros d’ici 2016 dans la dépollution des centrales nucléaires.

L’activité de dépollution dans le secteur industriel bénéficiera très largement de la loi Alur permettant à l’exploitant d’une installation de transférer les obligations de dépollution à un acquéreur. Les entreprises peuvent donc déployer un nouveau business model proposant une offre intégrée comprenant le rachat du site, les étapes de réhabilitation et la vente du terrain Chiffre d’affaires des acteurs de la réhabilitation des sites et sols pollués en projets immobiliers. Pour se positionner comme « tiers payeurs », les acteurs de la réhabilitation doivent mobiliser d’importantes sommes d’argent pour se doter de nouvelles compétences mais aussi pouvoir racheter les sites, les réhabiliter et les reconvertir pour ensuite les revendre.
Par ailleurs, les avancées de la chimie permettent d’identifier des « polluants émergents ».
Nocifs pour la santé humaine ou l’environnement, ces nouveaux polluants représentent donc une manne potentielle pour les opérateurs, s’ils étaient mis sous surveillance par arrêté ministériel.

Ces perspectives de croissance dans le secteur attirent des acteurs aux profils divers. Les experts de Xerfi estiment qu’entre 2009 etPollution 2014, le nombre d’établissements recensés dans le secteur « dépollution et autres activités de gestion des déchets » a doublé pour atteindre plus de 300 unités. Compte tenu des faibles barrières à l’entrée, plusieurs TPE sont également sur les rangs pour des prestations courantes de dépollution. Comme la concurrence est rude, les entreprises sont poussées à améliorer leur compétitivité-prix, surtout sur les segments où les possibilités de différenciation par l’offre sont minimes.

Au-delà des tensions tarifaires, les entreprises du secteur doivent valoriser leurs compétences. L’enjeu de la formation est donc primordial. Les frais de personnel vont également augmenter pour embaucher du personnel qualifié. La certification sera également un gage de qualité des prestations des opérateurs de la réhabilitation. Il y a fort à parier que les petites entreprises peineront à se faire habiliter, compte tenu du coût global de la certification.
Entre le traitement de polluants émergents, l’enjeu autour de la dépollution durable ou encore la nécessité d’améliorer la qualité de l’offre, les acteurs devront investir pour améliorer leurs techniques de traitement. C’est d’autant plus vrai qu’ils devront également mobiliser des capitaux pour se doter de nouvelles compétences ou encore racheter des sites.