La déchèterie devient fluviale...
Hier, Suez Environnement présentait sa nouvelle génération de déchèterie, garantie 100% urbaine et fluviale. Elle s'appelle "Ma déchèterie fluviale" et s'est exposée, grandeur nature sur le Port Legrand à Boulogne-Billancourt, en présence du Syelom (Syndicat mixte des Hauts de Seine pour l'élimination des ordures ménagères) et des Ports de Paris. L'objectif, on l'aura compris, est de proposer des solutions alternatives au trafic routier en matière de transport de déchets...
SIT'Alternatif, filiale de Sita, a imaginé cette déchèterie fluviale à destination des collectivités locales. Ce nouveau modèle offre un service de proximité pour les populations urbaines, tout en développant des moyens alternatifs de transport. La déchèterie fluviale est aussi un écho à un autre concept du Syelom, intitulé "Ma déchèterie mobile" (lire notre article "Déchèteries mobiles : une collecte économique..."). De fait, elle est destinée à favoriser l'évacuation de certains déchets à destination des centres de tri, par voie fluviale. Il s'agit par ailleurs, ce qui ne gâche rien, d'un dispositif simple à monter, pratique, qui offre un moyen rapide de traiter les déchets concernés qui peuvent être des gravats, des D3E (frigos, lave-linge, écrans, cafetières...), des déchets verts ou encore des DD (solvants, peinture...). Là, ils seront chargés sur une péniche SIT'Alternatif, à l'aide d'une grue. L'embarcation sera accostée au même quai que la déchèterie ; de là, les déchets seront acheminés vers un centre de tri. Le dispositif est simple et pratique puisque des quais pourront être affectés à la réception puis l'évacuation de ces déchets, pour une journée ou deux.
Suez Environnement souhaite marquer là d'une pierre deux coups. Le transport fluvial des déchets des populations vivant dans de grandes métropoles est un bon moyen d'atteindre l'objectif des 25% de report modal, tel que fixé par le Grenelle . De plus, ce service permet une meilleure gestion des déchets, en limitant les émissions de gaz à effet de serre (GES), les encombrements et les bruits générés par le trafic routier. On peut rappeler ici que les objectifs sur le taux de recyclage des déchets ménagers et fixés à 35% en 2012 et à 45% en 2015, par le Grenelle.
Elément non négligeable, cette version de la déchèterie permet de faire face à un problème urbain récurrent : le manque de place qui rend difficile, voire impossible son implantation en ville. Sans compter l'opinion publique, toujours un peu réticente...
En d'autres termes, la nouvelle façon de percevoir et d'installer la déchèterie ouvre considérablement le champ des possibilités, notamment pour les communautés urbaines, denses, traversées par une voie d'eau, comme le Grand Paris et la ville de Paris...
Pour plus d'informations, lire notre rapport "Transport : ou comment mener les déchets en bateau".