La chaleur produite par les déchets « ne fait plus peur »
On a heureusement assisté à un renversement très progressif de tendance. Jusqu’au moment où même des industriels travaillant les denrées alimentaires, ont cessé d’hésiter à l’idée de puiser l’énergie qui leur est nécessaire, à partir du traitement des déchets ménagers…
Nous sommes en Bretagne : l’une, Suez Environnement, exploite l’Unité de valorisation énergétique des déchets de Carhaix (Finistère), le second, Sircob, syndicat intercommunal de repurgation du centre ouest Bretagne, s’est montré sensible à l’idée d’optimiser l’UIOM…
Dans un premier temps, l'incinération des ordures ménagères de l'usine de Kervoaziou permettait d'alimenter des turbines produisant de l'électricité (consommée sur place ou injectée dans le réseau EDF, moyennant une recette de 400.000 € par an), « une valorisation d'un faible rendement car seulement 45% des capacités énergétiques » étaient exploitées. Le Sircob s’est dit partant pour optimiser cette source d'énergie en lançant l'idée d'un réseau de chaleur qui pourrait être utilisé par des entreprises du voisinage, dont l’une est d'entrée, en ligne de mire, puisque grosse consommatrice d’énergie : l'usine de production de poudre de lait, la plus grosse usine de déshydratation de lait de France, appartenant au groupe chinois Synutra, qui pourrait consommer 100 % de l'énergie proposée, a en effet rapidement manifesté son intérêt pour le projet, ce que n’a pas manqué de relever, dès 2013, Christian Troadec, président du Sircob, réélu l’an dernier.
Suez Environnement, qui exploite le site depuis son origine, soit une bonne vingtaine d’années, y valorise 30.000 tonnes de déchets par an, provenant des 77 communes du syndicat. Dans le cadre de ce renouvellement, les deux entités signataires développeront « la production d’énergie sur le site, pour produire désormais 51.000 MWh/an d’énergie verte, l’équivalent de la consommation de plus de 9.000 habitants, avec un taux de performance énergétique de 75% et un bilan carbone neutre ».