La bataille du sac de caisse est loin d'être achevée
Souvenez-vous...En février 2004, la société Carrefour rendait public un rapport commandé à la société Ecobilan,(voir précédent rédactionnel) sur le bilan environnemental comparatif (Analyse du Cycle de Vie) entre 4 types de sac de caisse. Cela n'a pas empêché le mouvement de rejet des sacs jetables en polyéthylène de continuer à se développer entraînant l'apparition des sacs plastiques fragmentables, biodégradables. Aujourd'hui ce sont les professionnels de l'industrie du papier d'emballage qui remettent en cause ce rapport, sans toutefois le nommer, à propos de l'Analyse de Cycle du Vie du sac papier...
La bataille entre le sac plastique et le sac papier continue avec une seule certitude : le respect de l'environnement est un élément déterminant de la compétitivité entre les matériaux.
C'est ainsi que les professionnels européens de l'emballage papier viennent de rappeler que l'on est de plus en plus attentif aux menaces que les produits peuvent représenter à l'égard de l'environnement. C'est l'explication du rejet du sac jetable de caisse. Mais, selon eux, trop souvent dans les études, les discussions, on ne prend pas suffisamment en compte l'alternative idéale qu'est le sac papier.
Celui-ci est un standard d'utilisation aux Etats-Unis, les chaînes de grands magasins à l'exemple d'Ikea l'utilisent largement, et il est un produit apprécié par le consommateur. A tel enseigne, qu'il est difficile de concevoir une enseigne de luxe ne pas emballer ses produits dans un emballage papier imprimé. Si les industriels du papier reconnaissent l'intérêt de réaliser des rapports comparatifs prenant en compte l'Analyse du Cycle de Vie, ils soulignent que ces études n'ont d'intérêt que si elles sont réalisées sur des bases fiables et correctement interprétées.
Selon eux, l'étude réalisée par Ecobilan pour Carrefour a été fortement diffusée et est devenue en quelque sorte une référence qui n'a pas été toujours correctement utilisée : elle a servie d'exemple en Ecosse dont la situation est différente. Ils citent, une récente étude suédoise de STFI-Packforsk, dont les auteurs à propos du rapport d'Ecobilan indiquent que les 4 sacs n'étaient pas comparables dans leur fonctionnalité. Le sac papier peut supporter un poids nettement supérieur au sac jetable en PE et donc le nombre des sacs papier nécessaires est inférieur à celui indiqué. De plus, en Europe ce type de sac HPDE n'est pas toujours utilisé; en Suède, il est plus léger et cela conduit à une ACV totalement différente.
Au niveau de la consommation d'énergie, les rédacteurs suédois mettent en avant que les industriels du papier consomment principalement de l'énergie renouvelable(hydroélectrique, biomasse) alors que la forte production d'énergie nucléaire en France serait favorable à l'industrie du film plastique. S'il est vrai que la production de papier nécessite une importante consommation d'eau, il est trop souvent négligé que les industriels la puisent dans des rivières ou des lacs et qu'après utilisation elle est rejetée dans son état initial. Et, si l'on tient compte des dernières technologies, un pulpeur peut fonctionner quasiment en circuit fermé.
Pour conclure, la plupart des rapports auraient négligé un aspect capital : non seulement le papier est facilement recyclable, mais surtout il provient d'une ressource renouvelable : 95% du bois utilisé par les industriels européens papetiers est issue de l'Europe.
Alors pourquoi le sac papier ne serait-il pas une véritable alternative pour le sac de caisse ?
Pour en savoir plus : Rapport d'Ecobilan en 2004