Instantanés Ferrailles
Au sommaire, Acheteurs turcs : le retour. Ferrailles US : ça glisse -Acier – Les longs européens en mode résistance. Les exportations turques d’acier ont progressé en 2018-L’Algérie exporte ses premiers ronds : où ça ? -Minerai de fer- La hausse ne durera pas – Métaux- souci technique pour Recylex.
Acheteurs turcs : le retour. Après une première semaine de janvier, plus que calme, les acheteurs turcs ont fait leur rentrée en début de semaine sur le marché grand export, en l’occurrence pour eux le marché grand import. Quatre bateaux auraient été commandés et il n’y aura pas de jaloux : deux l’ont été en Europe et deux aux Etats-Unis. Du côté des prix, rien n’a bougé par rapport aux transactions précédentes. La HMS 1&2 (80/20) en provenance des Etats-Unis a été négociée à 280 $/t pour chacun des deux bateaux. En provenance d’Europe, la transaction sur le HMS1/2 (80/20) s’est soldée à 273 $/t pour chacun des deux bateaux également.
Ferrailles US : ça glisse. L’effet barrière de Trump s’est essoufflé au cours de ces dernières semaines et les prix des aciers se sont repliés sur le marché américain tout comme ils se sont tassés en Chine et en Europe. Une telle tendance devait finir par se répercuter sur le marché des ferrailles et pour les négociants américains, 2019 commence sur une tendance négative. Le marché américain est fortement régionalisé et d’une région l’autre, les évolutions de prix sont parfois différenciées. En ce début janvier de Pittsburg à Philadelphie en passant par Chicago, les Carolines et le Texas, les prix ont reculé en moyenne de 30 à 40 $. Les tournures ont subi des revers encore un peu plus sévères qui ont pu atteindre 90 $.
Acier : les longs européens en mode résistance. En attendant la mise en place d’une nouvelle vague de quotas destinés à protéger le marché européen d’un risque de reflux massif des aciers « non désirés » par les Etats-Unis, les prix des produits longs, dans un faible volume de transactions, sont restés stables au mois de décembre dans le nord de l’Europe et ont connu un léger tassement dans le Sud.
Les exportations turques d’acier ont progressé en 2018. En dépit des nombreux obstacles qui se sont levés tout au long de l’année face aux aciers produits en Turquie, en particulier aux Etats-Unis, le bilan export de la sidérurgie turque est resté positif l’an dernier. La Turquie a, en 2018, exporté 21.4 millions de t d’aciers soit 20,8 % de plus que l’année précédente. Les principales destinations des aciers turcs ont été l’Union Européenne, le Moyen-Orient et l’Amérique du Nord. Si les sidérurgistes turcs ont perdu des parts de marché aux Etats-Unis, en Irak, en Algérie et dans les Emirats Arabes Unis, ils en ont gagné de nouvelles en Asie du Sud-Est, en Afrique de l’Ouest et en Amérique Latine.
Algérie : premières exportations de ronds. Depuis le temps que l’on en parlait, il fallait bien que cela arrive un jour. Tosyali, le sidérurgiste turc, implanté en Algérie dans la région d’Oran a conclu son premier contrat export : 10 000 t de ronds à béton, ce n’est évidemment pas ce qui va changer la face du marché des aciers, mais cette vente est symbolique et permet à l’Algérie de se mettre au rang des exportateurs d’aciers. La destination de ces aciers : on vous le donne en mille : les Etats-Unis. On est malin chez Tosyali. En s’installant en Algérie, le sidérurgiste turc a accédé à ce marché qui fut longtemps un grand importateur de ronds à béton en provenance d’Europe notamment en évitant les taxes mises en place pour protéger la sidérurgie algérienne. Il a de plus aujourd’hui accès au marché américain sans subir la taxation de 50 % qui s’est abattu, aux Etats-Unis, depuis le mois de juillet sur les aciers en provenance de Turquie.
Minerai de fer : la hausse ne durera pas. Le minerai de fer a accompli au mois de décembre un joli parcours en récupérant un peu plus de 10 $ pour se retrouver en ce début d’année aux alentours des 75 $. On sait que le minerai profite ces derniers jours de l’effet stockage des sidérurgistes chinois qui se préparent à « affronter » les fêtes du Nouvel An qui se dérouleront le mois prochain. Les analystes de Goldmann Sachs et de Morgan Stanley sont d’accord pour dire que cette hausse ne durera pas. D’une part parce que ce mouvement de stockage ne peut être qu’éphémère et d’autre part parce qu’ils envisagent une hausse marquée de la production de minerai l’an prochain. De plus, ils estiment que la production chinoise devrait se tasser en 2019. Conclusion, à moyen terme, le prix du minerai de fer devrait redescendre à moyen terme aux alentours de 60 $.
Métaux : Recylex a des soucis techniques. La fonderie de Nordenham va devoir avancer l'arrêt de maintenance, prévu à la fin du premier semestre 2019 suite à une usure prématurée des réfractaires de son four principal. Cette usure est une conséquence du changement de mode de fonctionnement depuis sa connexion avec le nouveau four de réduction. Le four principal, qui fonctionnait en coulée continue, doit maintenant alimenter le nouveau four par séquences. Les changements de température ont usé les réfractaires du revêtement interne plus vite que prévu. L'arrêt de maintenance actuel durera environ trois semaines...